Numéro 131 - 02.12.2006

 

LE FOOTBALL À PARIS ET EN ILE DE FRANCE

Toutes les grandes capitales européennes ont au moins deux équipes de football, qui disputent le championnat de "première série" (Madrid, Rome, Lisbonne, Londres, etc.). Paris, avec son agglomération de 12 millions d'habitants, fait partie des exceptions qui confirment la règle.

Pourtant, il y a quelques décennies, des équipes franciliennes faisaient partie de l'élite et, à tour de rôle, occupaient le haut du tableau. Citons le C.A.Paris (actuellement en DH), le Stade Français (qui se retrouve en 5ème niveau de District), le Red Star et le Racing (tous deux en CFA2 aujourd'hui).

Cette situation perdure. Déjà dans les années soixante, le C.A.Paris, le Racing et le Stade Français avaient, chacun à leur tour, déposé le bilan. C'est ainsi que, lors de la saison 1967/1968, aucun club de la région parisienne ne pouvait être engagé dans le championnat de 1ère Division. Mais l'"honneur" des franciliens sera sauf, car le Red Star, club de Saint Ouen dans la banlieue parisienne (qui a terminé en 2ème Division à la 16ème place sur 18…), va être autorisé à disputer le championnat de 1ère Division. En effet, le Toulouse Football Club équipe de 1ère Division (oui, il s'agit bien de Toulouse dans le département de la Haute-Garonne) décida de fusionner avec le Red Star ! Bizarre...

En fait, tout le monde aura compris qu'il s'agissait d'un subterfuge.

Aussi, en 1969, un groupe d'étude fut fondé avec l'aide de la FFF afin de relancer durablement le football parisien. Une consultation sur le thème "Voulez-vous un grand club à Paris ?" obtint 60.000 réponses positives et fut suivie d'un appel à la radio (une innovation à l'époque) et d'une souscription.

 

Un logo (un ballon avec le "navire" représentant la ville de Paris) fut dessiné pour ce club virtuel, qui allait démarrer en 2ème Division en 1970 sous le nom de Paris St Germain Football Club et qui, deux ans plus tard, devait donner naissance à deux équipes le Paris F.C et le PSG.

Mais cet artifice destiné à maintenir deux clubs parisiens au plus haut niveau du football, n'a pu empêcher que le PSG soit la seule équipe représentant la région parisienne à l'issue de la saison 1989/1990. En effet, le Matra Racing avait abandonné la compétition alors qu'il évoluait en 1ère Division.

Actuellement plusieurs clubs espèrent être cette deuxième équipe francilienne et disputer leurs matches à domicile au Stade de France.

Voici les principaux candidats déclarés : 

Créteil : Ce club n'arrive pas à s'extirper du championnat de Ligue 2, où il évolue depuis 8 saisons, et ce malgré le soutien financier (à une certaine époque) d'un lunetier célèbre. Hormis la saison passée où Créteil a obtenu son meilleur classement (8ème, entraîné par Hubert VELUD), le club a toujours terminé dans la 2ème moitié du tableau et ce n'est pas cette année que cela va changer. Il faut préciser qu'il règne autour de cette équipe une ambiance très particulière. En effet, les entraîneurs reçoivent fréquemment des menaces pour les inciter à aligner certains joueurs issus des "cités sensibles" de la ville ! Mais c'est le manque de soutien populaire (phénomène d'ailleurs identique pour les autres clubs franciliens), qui est peut-être le plus lourd handicap pour le club du Val de Marne. La moyenne des spectateurs n'est que de 2.570, soit bien moins que certaines équipes du championnat de National comme Angers, Boulogne, Laval, Nîmes ou Toulon.

Le Paris F.C, qui a connu la "gloire" lors de sa création, se promène de stade en stade (le sien n'est pas homologué) avec une moyenne de 350 spectateurs. De son côté, la mairie de Paris souhaiterait que l'équipe occupe le stade "Charléty" (20.000 places), mais le club ne veut plus y retourner pour cause de "mauvais souvenirs" (il évoluait dans ce stade lors de sa rétrogradation en CFA). De plus, que faire dans un stade de 20.000 places quand on sait que le "derby" Paris FC – Entente SSG n'a attiré que 692 supporters ? Le Paris FC se veut "social et éducatif " en intégrant dans son équipe principalement des joueurs de la région. Ce club, au budget prévisionnel de 2 millions d'euros et 19 contrats fédéraux (contre 16 au Sporting) et bien que promu, tient actuellement la corde puisqu'il figure dans le trio de tête.

On peut souligner également qu'il a eu des présidents "prestigieux", dont Noël LE GRAËT ancien président de la L.F.P.

Pour en terminer, nous évoquerons l'Entente Sannois Saint Gratien que nous accueillons aujourd'hui. De ce fait, ce club va bénéficier de notre part d'un développement plus important par rapport aux clubs cités plus haut. En premier lieu, il convient de rappeler que cette équipe, comme son nom l'indique, est née en 1989 de la fusion de 2 clubs locaux, avec pour ambition affichée d'aller le plus haut possible et de proposer ainsi un grand club "familial" et populaire en Île de France. C'est au cours de la saison 1994/1995 que va se produire un véritable déclic, alors que l'Entente était encore au niveau du district du Val d'Oise. En effet, à partir de là, l'équipe première ne va plus s'arrêter de gravir les échelons, qui vont l'amener en National à la fin de la saison 2002/2003. Il faut préciser qu'avec plus de 900 licenciés sur l'ensemble de ses équipes amateurs et jeunes, l'Entente se place dans les 10 premiers clubs de France dans ce domaine.

La saison 2004/2005 marque un nouveau tournant dans le développement de l'équipe, avec sa structuration en S.A.S.P et l'entrée d'un groupe d'actionnaires venant essentiellement du monde de l'entreprise autour de Luc DAYAN (ancien Président de Lille et candidat malheureux à la reprise du P.S.G), qui rêve d'un 2ème grand club en Île de France. Il place l'Entente au cœur de son projet baptisé G.P.S (Grand Paris Sportif). Parmi les actionnaires de l'Entente, citons Yannick NOAH et les footballeurs Bruno CHEYROU et Antoine SIBIERSKI (Source F.F).

Après avoir terminé au pied du podium lors de la saison 2004/2005 (4ème derrière Valence, qui déposa le bilan et fut relégué en D.H) et raté donc de peu son accession en Ligue 2, l'Entente a connu de grandes difficultés financières la saison passée. Menacé de relégation en CFA par la DNCG pour un déficit d'un demi million d'euros, le club a reçu le "feu vert" pour poursuivre son aventure dans le championnat de National, mais avec un budget de 1,4 million d'euros au lieu des 2,5 millions de la saison passée.


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