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Compte rendu de TOULON-VERGEZE : La vengeance
Nous chérissons notre club,
toujours prêts à se battre pour nos couleurs.
C'est aujourd'hui que la revanche
contre Vergèze doit se faire.
La curva Toulonnaise est électrique,
car nous n'avons pas oublié le match aller, ainsi que les insultes
et menaces profanées par l'ensemble de l'équipe du gard (bagarre
générale entre les joueurs sur le terrain et dans le vestiaire,
ainsi qu'une tentative des FT98 (FEDELISSIMI TOULON 1998) de pénétrer
dans les vestiaires, décisions de la FFF, 2 points de pénalités
en sursis.)
Nous savons que le match va basculer
grâce au public Toulonnais qui veut mettre la pression au maximum
sur les joueurs adverses, et les clouer sur place la peur au ventre.
A l'échauffement, nous leurs
reservons une branca digne d'un derby, notre Sporting est acceuilli par
un tifo composé d'étendards et de drapeaux.
Au coup d'envoi, seuls nos chants
résonnent dans la tribune pour la squadra giallo blu (notre équipe).
Notre fonction de 12ème
homme est bien remplie.
L'ambiance de la première
mi-temps est convenable, le score est de 0-0.
Nous appelons la curva à
une plus grosse motivation pour les dernières 45 minutes, ce que
font tous les FT98 (FEDELISSIMI).
La situation va être débloquée
car nous mettons un but qui en appelera d'autres (score final 3-0).
A 3 minutes de la fin, nous, les
FT98, déplions une voile en chantant aux perdants "ce n'est qu'un
au revoir" ! (en fait, nous espérons ne plus les revoir).
Notre prestation en deuxième
mi-temps fût terrible. Nos joueurs viennent nous saluer.
C'est dans une euphorie totale
que nous rangeons notre matériel. Un grand bravo à la tribune
Toulonnaise et plus particulièrement aux FT98.
Ils sont venus, ils ont vu, ils
sont vaincus.
Un grand salut aux TM (TESTA MORA)
et aux UKC (ULTRA KAOS CANNES)
Tolone vinci per noi !!!
LE SUPPORTER en 1910
Article de presse, publié à Paris le 12 novembre 1910 dans Football et Sports Athlétiques, bi-hedomadaire français.
"Le supporter, ne riez pas, vous
en connaissez tous au moins un, le supporter, le vrai, le vulgaire supporter
qui crie, qui gueule le long de la touche, est une inconsciente victime
de la folie du football. Mais c'est en même temps un être bizarre
autant que dangeureux, d'abord parce qu'il ne supporte rien... contre son
club. Le club aura beau faire, jamais il ne parviendra à se débararasser
de cette pieuvre qu'on nomme supporter. Pourquoi s'est-il voué à
l'Union Sportive de X plutôt qu'au Sporting Club de la même
ville, il ne saurait le dire lui-même (...)
Enfin le match commence, il
se place bien en évidence et attend avec impatience l'instant où
il pourra marquer sa supériorité sur ses voisins car il encourage
"ses" joueurs en les appelant de leurs petits noms : Shoote, Jules ! Bien
Emile ! Allez Auguste ! etc...
Pendant la partie, il passe
à la fois par toutes les angoisses et par les manifestations de
joie les plus débordantes. Il est atterré pendant 10 minutes
et radieux pendant 15 autres. Les buts marqués contre "son" équipe
sont toujours hors-jeu. L'arbitre est un cochon et les juges de touche
sont des vendus. Et c'est fourbu, démoli, le visage décomposé
qu'il se rend après le match au siège de "son" club, où
il s'affale, plus fatigué que les joueurs eux-mêmes. Là,
l'oeil terne et brumeux, un ami lui fait bien le récit de ses récentes
escapades, mais il ne daigne même pas sourire au passage le plus
gai du récit. Mais voilà qu'incidemment l'ami a prononcé
le nom de "son" club. Son oeil s'allume, sa main s'énerve, sa bouche,
jusqu'alors dédaigneusement close, s'ouvre. Il va parler. Il parle.
Et alors, il est magnifique, il est splendide le supporter. Il décrit
les joies, les plaisirs, les beautés de "son" club. Les mots abondent,
les métaphores se précipitent, c'est un fleuve d'éloquence
qui vous culbute, vous immerge et vous entraîne dans un torrent tumultueux.
N'essayez pas de résister, abandonnez-vous au contraire, car vous
êtes "sa" victime. Il vous tient et ne vous lâchera que quand
vous aurez reconnu que "son" club est le 1er, le plus fort et le plus grand
de tous les clubs de France."
Cet article de presse, vieux d'un peu plus de 90 ans montre à l'évidence qu'outre le mot de "supporter", tous les caractéristiques modernes du supporter sont déjà là. En effet, qui ne se reconnaît pas dans certains passages de ce texte ?