Numéro 17 - 12.12.1999

L'ARBITRAGE EN QUESTION

Dès que dans une enceinte de football le mot arbitre est prononcé, les oreilles se tendent, le regard devient plus sombre, les sourcils se froncent...
Cela provient du fait que l'arbitrage, donc les arbitres, est souvent mis en cause.
Qui n'a jamais contesté une décision arbitrale ?
Si l'arbitre se doit d'être neutre, par contre, dans les tribunes, le public qui vient soutenir une équipe ne l'est pas forcément.
Pourquoi ouvrir aujourd'hui ce "dossier" ? Depuis le 17 octobre, date du match contre Carnoux qui a vu la suspension de Darrigade, différents membres de l'Amicale de tous âges nous ont fait part de leurs interrogations.
 

Les ARBITRES :

Les arbitres sont comme les vins : il y en a des excellents et des moins bons, avee le temps ils peuvent se bonifier et certains jours ne pas être en harmonie avec le "Menu du jour". Mais ils sont avant tout humains, donc sujets à des influences extérieures avant et pendant le match. A titre d'exemple, nous citerons le cas d'un arbitre d'Outre-Manche qui, après s'être fait bousculer, a par un crochet mis K.0 un joueur. Se rendant compte de la gravité de son geste, il s'est sorti un carton rouge et a quitté le terrain pour ne plus arbitrer. Ils leur arrivent d'être "victime" d'évènements particuliers. Ainsi, lors d'un match de Coupe d'Espagne, la rencontre a été interrompue : un spectateur a jailli des gradins, pénétré sur le terrain, volé le drapeau d'un arbitre assistant et réussi à s'enfuir. Malheureusement, ils sont parfois victimes d'actes de violence et on peut ici rappeler la grève de l'année dernière des arbitres de la Région Parisienne, ou encore plus près de nous la grogne des arbitres de la Côte d'Azur. On devrait admettre le prinicipe suivant : "l'arbitre a toujours raison, même quand il a tort".
 

Comment devient-on arbitre de Ligue ?

Les arbitres du District (département) agés entre 21 et 35 ans peuvent, après avis favorable du District, passer un examen théorique comportant 2 épreuves. En cas de succès, ils sont classés en Catégorie B2 et subissent un examen pratique sur 2 matches en DHR au minimum pour être admis en Catégorie B1.
Les arbitres sont classés au niveau de la Ligue en 3 catégories : A, B1 et B2. Ils sont tenus chaque année de suivre un stage régional au cours duquel sont contrôlés les performances physiques et techniques, ainsi qu'un contrôle sur le terrain à 2 reprises. En fonction des notes obtenues, ils peuvent être promus, maintenus, rétrogradés et remis à la disposition du district. Ainsi, on peut affirmer que les arbitres sont sous contrôle permanent. Ce contrôle est plus suivi au fur et à mesure que l'on grimpe dans la hiérarchie : l'arbitre est systématiquement supervisé en D1, 10 contrôles en D2 et National, 7 en CFA et CFA2.

Comment améliorer l'arbitrage ?

La vidéo : depuis qu’il existe le ralenti à la télé, de nombreux spectateurs pensent tenir la solution miracle. Il ne manque pas d’exemples pour démontrer le bien fondé de cette démarche. Pourtant, dans de nombreux cas, la vidéo n’a pas permis de se prononcer avec certitude. De plus, si cette solution peut éventuellement convenir à l’élite du football, que fait-on pour les matches de Ligue, de District ?
La multiplication des arbitres : c’est la solution qui semble être retenue par la FIFA. On a vu apparaître lors de la Coupe du Monde 98 un 4ème arbitre ; depuis le début de la saison 1999/2000, ou peut maintenant l’apercevoir en D1 sur la touche. Son rôle est d’assurer la fonction d’un des trois arbitres si l’un d’eux ne peut plus l’assumer ; il épaule également l’arbitre dans les tâches administratives avant, pendant et après le match. Ses principales fonctions avant le match sont de vérifier la pression des ballons. Il rappelle également aux kinés qu’ils ne peuvent entrer sur le terrain uniquement quand l’arbitre de centre leur indiquera, aux entraîneurs qu’ils doivent respecter leurs zones, ainsi que l’endroit où les joueurs peuvent s’échauffer. Ensuite, pendant le match, il est en contact avec le trio arbitral ; il peut même intervenir auprès de l’arbitre assistant n°1 en cas d’erreur de l’arbitre. Il contrôle l’équipement des joueurs entrant pour remplacement, il indique le numéro des joueurs entrant et sortant et le temps supplémentaire restant à jouer.
En ce qui concerne le temps de supplémentaire, il tient compte des remplacements (30s), de l’examen des blessures des joueurs, des transports des joueurs blessés hors terrain de jeu, des manœuvres visant à perdre du temps délibérément ou tout autre cause. Le 4ème arbitre apporte donc une assistance et une aide au trio arbitral.
L’arbitrage à 2 : à titre expérimental, certaine fédération nationale après accord de la FIFA utilise l’arbitrage à 2. Comment ? Les 2 arbitres ont des responsabilités égales ; toutefois, l’un d’eux sera désigné comme chronométreur. Chaque arbitre "patrouillera" sur toute la surface du terrain de jeu. Les joueurs recevront des avertissements d'un arbitre ou de l'autre. Dans le cas où les 2 arbitres prendraient des décisions différentes sur un incident quelconque, ils devront se mettre d'accord et agir avant que le jeu ne reprenne. Là aussi, il est certain que ces solutions ne pourront s'appliquer aux matches de la Ligue et du District puisque les arbitres font défauts. Dans ce cas, le délégué ne pourrait-il pas jouer le rôle de 4ème arbitre ?

La discipline et la violence

La lecture du bilan d la Commission Centrale de Discipline pour la saison 98/99 montre une augmentation et un nouveau record disciplinaire (21067 dossiers contre 20825).
Depuis 6 ans, le nombre des sanctions a augmenté de près de 30 %.
Ainsi, à la suite d'incidents sérieux entraînant des arrêts de travail survenus durant le mois d'octobre 99, les arbitres des Alpes Maritimes avaient décidé de faire grève…
Or, sans arbitre, pas de match. La décision fut repoussée, afin d'amorcer un dialogue avec les clubs et les placer devant leurs responsabilités. Le 30 novembre à Six-Fours et le 8 décembre à Toulon, un dialogue s'est instauré entre clubs et arbitres. Il faut rappeler que les points de pénalités ont été instaurés dans la Ligue Méditerranée pour lutter contre la violence.

Comment améliorer ce qui peut l'être ?

A tire anecdotique, dans certains clubs espagnols, le public, plutôt que d'insulter l'arbitre, agite un mouchoir blanc pour marquer son désaccord.
Ne doit-on pas inventer un chant, un slogan pour signaler notre désaccord tout en encourageant l'arbitre à être plus vigilant ? Il nous semble qu'il faut "Mieux se connaître, pour mieux se comprendre".
Il faudra sans doute instaurer un dialogue. Le Sporting "possède" des arbitres. Ne devrait-on pas les rencontrer ? Au niveau du District, de la Ligue, ne devrions nous pas demander à être reçus par la commission ad hoc?
Pourquoi ne pourrait-on pas organiser des réunions associations de supporters-arbitres au niveau du district, de la Ligue, ...
Ne devrions nous pas instaurer un dialogue à la fin du match avec les arbitres ? (l'accepteraient-ils ?)
En tout état de cause, puisque nous sommes, sans aucun doute, les supporters les plus fidèles et les plus nombreux de D.H, il faut agir !

A suivre...

CINQ MINUTES DE JEU

Invité par la fédération égyptienne à venir diriger au Caire le 9 avril dernier, le grand choc entre Ahly et Zamalek, Marc Batta n'est pas resté très longtemps sur la pelouse. En effet, après cinq minutes de jeu, l'arbitre marseillais décerna un carton rouge mérité contre un joueur de Zamalek. Aussitôt, 1'entraineur de cette équipe contesta cette décision et fit rentrer ses joueurs aux vestiaires, cela devant 50.000 spectateurs médusés !



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