Numéro 44 - 03.02.2002

 

LE SPORTING A LA BAISSE

Alors qu'un certain nombre de prestataires de service ont profité du passage à l'euro pour augmenter les prix (Autoroute Toulon-Marseille à titre d'exemple), force est de constater que le SPORTING n'entre pas dans cette catégorie. Ainsi le prix de la place qui était de 30 Francs (soit 4,57 €) et passé à 4,5 € (soit 29,52 Francs).
Toujours à titre d'exemple, lors de notre déplacement à Gardanne, le prix des places était de 5 €.
 
 
 

SOUVENIRS, SOUVENIRS

IL ETAIT UNE FOIS LE SPORTING : Les Racines (1945, 46, 47)
 

Le Sporting Club de Toulon est né au lendemain de la deuxième guerre mondiale de la fusion du S.C.T. (Sporting Club du Temple, club de quartier de Toulon qui avait atteint en 1942 les 8èmes de finale de la Coupe de France Zone Libre) et de la Jeunesse Sportive Toulonnaise. Les dirigeants de l'époque, sous la présidence du Docteur COULOMB et de l'entraîneur-joueur ROVIGLIONE Charles, engagent le SCT dans le championnat professionnel.
Le club va donc évoluer dans le premier championnat professionnel d'après-guerre (saison 1945/46) en seconde division (groupe sud).
Les couleurs du club étaient alors le jaune et le noir.
A l'époque considérée, il existait, en 2ème division, 2 poules de 14 clubs (la 1ère division se composait de 18 clubs). A la fin de la saison, Toulon terminait à la 10ème place.
Il y eut à l'intersaison quelques chamboulements : la 1ère division passa à 20 clubs et la 2ème division ne comporta plus qu'un seul groupe de 22 clubs. Ces changements furent fatals à notre jeune club qui termina à la pire des places, celle du dernier relégable (20ème sur 22) à 1 point du 19ème. Cependant, durant l'inter-saison, TOULON caressait l'espoir d'un repêchage, ANGOULEME envisageant de redevenir "amateur". En vain. Le Sporting allait donc devoir, pour la première fois de son existence, jouer à un niveau inférieur, soit en Division d'Honneur de la Ligue du Sud-Est. Mais le purgatoire en division inférieur ne durera qu'une seule année puisque, dès la saison suivante (1948-49) le SPORTING va retrouver sa place en 2ème division. C'est le grand début du club dans le championnat professionnel. Le SPORTING restera dans cette division durant 11 années avant d'aller à l'issue de la saison 1958/59, rejoindre la 1ère division mais celà est une autre histoire...

Les PREMIERS JOUEURS (Saison 1945/46) : BLUA, BORGHINI, BRACHET, DERKICH-MOKTAR, FRANCHESCHINI, GUARNIERI Henri, GIRARDO Fernand, GRAGNANI Lucien, GROPPI, HOYER, LIEVEN, MARY, MOLINA Alberto, MUSO Auguste, PIGNOLY, RITCHARD, ROUGET, ROUX Lucien, ROVIGLIONE Charles (entraîneur-joueur), SISCO Lucien, TORTEROLO Alexandre, TORTEROLO Emile, TORTEROLO Gabriel.
 

SAISON 1946/47

Pour la 1ère fois, le SPORTING va engager un joueur venant d'Italie (milieu offensif) : LOTERRO. Présent à TOULON depuis septembre 1946, la Fédération Italienne de Football donna son feu vert. Toutefois, il ne put jouer que le 22 décembre, bien que qualifié depuis le mois de novembre, la FFF ayant "oublié" de notifier la qualification (certains diront que TOULON était déjà dans le collimateur de la FFF). Ce joueur éprouvait quelques fois le besoin de faire comprendre son jeu à ses nouveaux camarades, malheureusement pour lui (et pour eux), il ne possédait de notre langue que quelques rudiments. Aussi essayait-il de se manifester par des "vieni, vieni" ponctués par de grands gestes de bras lorsque, démarqué, il désirait recevoir le ballon.
Le problème qui va se poser est celui de l'effectif. En effet, dans ces temps rudes, les blessures vont bon train et malheureusement les remplaçants n'ont pas la valeur des titulaires.
Ainsi, à titre d'exemple, GUARNIERI fut écarté des terrains durant 1 mois et demi, LOTERRO (notre italien qui faisait des grands gestes) fut lui aussi blessé après quelques matches.
MOLINA qui était un artiste sur le terrain était également souvent blessé, victime, comme tous les artistes, de la rudesse des joueurs adverses.
Enfin, nous citerons AZNAR qui plantait des buts de 25 à 30 mètres tellement son tir était canon (sans doute le père spirituel de Cédric CHARLET).

Les joueurs de la saison 1946/47 : GUARNIERI, LOTTERO, CIONNI, LLENSE, SISCO, MUSSO, AZNAR, ROVIGLIONE, MOLINA, GROPPI.
 

LE STADE

Le SPORTING n'évoluait pas à l'époque BON RENCONTRE, qui était alors le stade de l'U.S.A.M.. Il servait au football mais surtout au rugby à XIII. Le R.C.T., lui, évoluait à MAYOL. Quant au SPORTING, il était "hébergé" à JAUREGUIBERRY, stade appartenant à la Marine. Il existait 3 types de places : les Pelouses (debout, les moins chers), les Chaises et la Tribune (les plus chers). Il y avait bien sûr de la "resquille". Une des astuces consistait à envoyer un ami qui demandait au speaker du stade de passer le message suivant : "Monsieur X est demandé d'urgence à la Tribune". Ainsi notre Monsieur X quittait sa place "Pelouse" pour venir s'installer tranquillement en Tribune. En cours de saison, afin d'augmenter la capacité du stade des gradins en bois (appelées "Populaires") furent édifiés juste derrière les buts. La capacité du stade passa ainsi à 1500 places.
 

ASSOCIATION DES SUPPORTERS ET DEPLACEMENTS

Le samedi 5 octobre 1946, les supporters se réunissaient au bar le CLARIDGE (siège du Sporting) pour créer un "Club des Supporters du Sporting". Ce qui fut dit fut fait. C'est ainsi que le 15 décembre de cette même année le premier "voyage collectif" était organisé en train, départ 7h30, pour se rendre à MONACO et assiter au 5ème tour de la Coupe de France. C'est ainsi que plus d'une centaine de supporters se déplacèrent pour assister à la victoire du SPORTING 3 à 1 et à sa qualification pour les 64ème de finale contre BETHUNE. Ce dernier match devait se dérouler sur terrain neutre, à CLERMONT FERRAND, le dimanche 5 janvier 1947. Le club des supporters organisa également un "voyage collectif" en train avec départ le samedi 4 janvier à 10 h, arrivée à minuit et retour le lundi 7...
Pour expliquer ces conditions particulièresn il faut se rappeler que la 2ème guerre mondiale s'était terminé en Europe 20 mois auparavant, et que le pain, le sucre, ... étaient encore rationnés.
Soutenir le SPORTING dans ces conditions ne peut que forcer notre admiration.
 

LES SUPPORTERS

Les Supporters Toulonnais se reconnaissaient faute d'écharpes... en portant sur le revers des vestes des rubans Jaune et Noir.
Ces précurseurs du mouvement ULTRAS, ces "FEDELISSIMI" d'avant garde, se déplacèrent pour assiter au match de championnat NICE-TOULON du 20 octobre 1946. Ils étaient une trentaine à vouloir tenir tête aux niçois et à prodiguer leurs encuragements au SPORTING. La "bourre" pour eux consistait à contrebalancer la chorale locale, à 30 contre ... 3000. Le lendemain de la rencontre, ils étaient complètement aphones, mais heureux car le SPORTING l'avait remporté 5 à 1.
Il y eut également ce déplacement à MONACO (curieusement à l'époque le public de ce club était reconnu comme un des plus "bruyant et chauvin"). Là aussi, nos supporters mirent à dure épreuve leurs cordes vocales, au point que les joueurs TOULONNAIS remercièrent les supporters pour leur soutien durant la partie...
 

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier vivement M. GUARNIERI Henri, joueur du SPORTING durant les saisons 45/46 et 46/47 pour son aide précieuse dans l'élaboration de cet article.
Agé aujourd'hui de 80 ans, nous espérons le revoir avec les beaux jours à Bon Rencontre pour effectuer pourquoi pas le coup d'envoi d'une rencontre.



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