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LE SPORTING A LA BAISSE
Alors qu'un certain nombre de prestataires
de service ont profité du passage à l'euro pour augmenter
les prix (Autoroute Toulon-Marseille à titre d'exemple), force est
de constater que le SPORTING n'entre pas dans cette catégorie. Ainsi
le prix de la place qui était de 30 Francs (soit 4,57 €) et
passé à 4,5 € (soit 29,52 Francs).
Toujours à titre d'exemple,
lors de notre déplacement à Gardanne, le prix des places
était de 5 €.
SOUVENIRS, SOUVENIRS
IL ETAIT UNE FOIS LE SPORTING
: Les Racines (1945, 46, 47)
Le Sporting Club de Toulon est né
au lendemain de la deuxième guerre mondiale de la fusion du S.C.T.
(Sporting Club du Temple, club de quartier de Toulon qui avait atteint
en 1942 les 8èmes de finale de la Coupe de France Zone Libre) et
de la Jeunesse Sportive Toulonnaise. Les dirigeants de l'époque,
sous la présidence du Docteur COULOMB et de l'entraîneur-joueur
ROVIGLIONE Charles, engagent le SCT dans le championnat professionnel.
Le club va donc évoluer
dans le premier championnat professionnel d'après-guerre (saison
1945/46) en seconde division (groupe sud).
Les couleurs du club étaient
alors le jaune et le noir.
A l'époque considérée,
il existait, en 2ème division, 2 poules de 14 clubs (la 1ère
division se composait de 18 clubs). A la fin de la saison, Toulon terminait
à la 10ème place.
Il y eut à l'intersaison
quelques chamboulements : la 1ère division passa à 20 clubs
et la 2ème division ne comporta plus qu'un seul groupe de 22 clubs.
Ces changements furent fatals à notre jeune club qui termina à
la pire des places, celle du dernier relégable (20ème sur
22) à 1 point du 19ème. Cependant, durant l'inter-saison,
TOULON caressait l'espoir d'un repêchage, ANGOULEME envisageant de
redevenir "amateur". En vain. Le Sporting allait donc devoir, pour la première
fois de son existence, jouer à un niveau inférieur, soit
en Division d'Honneur de la Ligue du Sud-Est. Mais le purgatoire en division
inférieur ne durera qu'une seule année puisque, dès
la saison suivante (1948-49) le SPORTING va retrouver sa place en 2ème
division. C'est le grand début du club dans le championnat professionnel.
Le SPORTING restera dans cette division durant 11 années avant d'aller
à l'issue de la saison 1958/59, rejoindre la 1ère division
mais celà est une autre histoire...
Les PREMIERS JOUEURS (Saison
1945/46) : BLUA, BORGHINI, BRACHET, DERKICH-MOKTAR, FRANCHESCHINI,
GUARNIERI Henri, GIRARDO Fernand, GRAGNANI Lucien, GROPPI, HOYER, LIEVEN,
MARY, MOLINA Alberto, MUSO Auguste, PIGNOLY, RITCHARD, ROUGET, ROUX Lucien,
ROVIGLIONE Charles (entraîneur-joueur), SISCO Lucien, TORTEROLO Alexandre,
TORTEROLO Emile, TORTEROLO Gabriel.
SAISON 1946/47
Pour la 1ère fois, le SPORTING
va engager un joueur venant d'Italie (milieu offensif) : LOTERRO. Présent
à TOULON depuis septembre 1946, la Fédération Italienne
de Football donna son feu vert. Toutefois, il ne put jouer que le 22 décembre,
bien que qualifié depuis le mois de novembre, la FFF ayant "oublié"
de notifier la qualification (certains diront que TOULON était déjà
dans le collimateur de la FFF). Ce joueur éprouvait quelques fois
le besoin de faire comprendre son jeu à ses nouveaux camarades,
malheureusement pour lui (et pour eux), il ne possédait de notre
langue que quelques rudiments. Aussi essayait-il de se manifester par des
"vieni, vieni" ponctués par de grands gestes de bras lorsque, démarqué,
il désirait recevoir le ballon.
Le problème qui va se poser
est celui de l'effectif. En effet, dans ces temps rudes, les blessures
vont bon train et malheureusement les remplaçants n'ont pas la valeur
des titulaires.
Ainsi, à titre d'exemple,
GUARNIERI fut écarté des terrains durant 1 mois et demi,
LOTERRO (notre italien qui faisait des grands gestes) fut lui aussi blessé
après quelques matches.
MOLINA qui était un artiste
sur le terrain était également souvent blessé, victime,
comme tous les artistes, de la rudesse des joueurs adverses.
Enfin, nous citerons AZNAR qui
plantait des buts de 25 à 30 mètres tellement son tir était
canon (sans doute le père spirituel de Cédric CHARLET).
Les joueurs de la saison 1946/47
: GUARNIERI, LOTTERO, CIONNI, LLENSE, SISCO, MUSSO, AZNAR, ROVIGLIONE,
MOLINA, GROPPI.
LE STADE
Le SPORTING n'évoluait pas
à l'époque BON RENCONTRE, qui était alors le stade
de l'U.S.A.M.. Il servait au football mais surtout au rugby à XIII.
Le R.C.T., lui, évoluait à MAYOL. Quant au SPORTING, il était
"hébergé" à JAUREGUIBERRY, stade appartenant à
la Marine. Il existait 3 types de places : les Pelouses (debout, les moins
chers), les Chaises et la Tribune (les plus chers). Il y avait bien sûr
de la "resquille". Une des astuces consistait à envoyer un ami qui
demandait au speaker du stade de passer le message suivant : "Monsieur
X est demandé d'urgence à la Tribune". Ainsi notre Monsieur
X quittait sa place "Pelouse" pour venir s'installer tranquillement en
Tribune. En cours de saison, afin d'augmenter la capacité du stade
des gradins en bois (appelées "Populaires") furent édifiés
juste derrière les buts. La capacité du stade passa ainsi
à 1500 places.
ASSOCIATION DES SUPPORTERS ET DEPLACEMENTS
Le samedi 5 octobre 1946, les supporters
se réunissaient au bar le CLARIDGE (siège du Sporting) pour
créer un "Club des Supporters du Sporting". Ce qui fut dit fut fait.
C'est ainsi que le 15 décembre de cette même année
le premier "voyage collectif" était organisé en train, départ
7h30, pour se rendre à MONACO et assiter au 5ème tour de
la Coupe de France. C'est ainsi que plus d'une centaine de supporters se
déplacèrent pour assister à la victoire du SPORTING
3 à 1 et à sa qualification pour les 64ème de finale
contre BETHUNE. Ce dernier match devait se dérouler sur terrain
neutre, à CLERMONT FERRAND, le dimanche 5 janvier 1947. Le club
des supporters organisa également un "voyage collectif" en train
avec départ le samedi 4 janvier à 10 h, arrivée à
minuit et retour le lundi 7...
Pour expliquer ces conditions particulièresn
il faut se rappeler que la 2ème guerre mondiale s'était terminé
en Europe 20 mois auparavant, et que le pain, le sucre, ... étaient
encore rationnés.
Soutenir le SPORTING dans ces conditions
ne peut que forcer notre admiration.
LES SUPPORTERS
Les Supporters Toulonnais se reconnaissaient
faute d'écharpes... en portant sur le revers des vestes des rubans
Jaune et Noir.
Ces précurseurs du mouvement
ULTRAS, ces "FEDELISSIMI" d'avant garde, se déplacèrent pour
assiter au match de championnat NICE-TOULON du 20 octobre 1946. Ils étaient
une trentaine à vouloir tenir tête aux niçois et à
prodiguer leurs encuragements au SPORTING. La "bourre" pour eux consistait
à contrebalancer la chorale locale, à 30 contre ... 3000.
Le lendemain de la rencontre, ils étaient complètement aphones,
mais heureux car le SPORTING l'avait remporté 5 à 1.
Il y eut également ce déplacement
à MONACO (curieusement à l'époque le public de ce
club était reconnu comme un des plus "bruyant et chauvin"). Là
aussi, nos supporters mirent à dure épreuve leurs cordes
vocales, au point que les joueurs TOULONNAIS remercièrent les supporters
pour leur soutien durant la partie...
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier
vivement M. GUARNIERI Henri, joueur du SPORTING durant les saisons 45/46
et 46/47 pour son aide précieuse dans l'élaboration de cet
article.
Agé aujourd'hui de 80
ans, nous espérons le revoir avec les beaux jours à Bon Rencontre
pour effectuer pourquoi pas le coup d'envoi d'une rencontre.