Journée du 30.01.1993

A Toulon, Stade Mayol, Toulon et Saint Etienne 0 à 0. Temps : agréable ; terrain : bon ; éclairage : bon. Spectateurs : 4.500.

Arbitre : M. Lartigot.

Toulon : Borrelli, Soulas, Croce, Martin, Meyrieu, Anziani, Xuereb, Pineda. Entr. : Robert Dewilder.

St Etienne : Bell, Moreau, Cyprien, Passi, Chaintreuil, Despeyroux, Lambert, Deguerville, Camara. Entr. : Jacques Santini.

Remplacements : Toulon : Xuereb par Eyraud (57e), Pineda par Collot (75e) ; Saint Etienne : Moreau par Mendy (55e), Chaintreuil par Cuervo (63e).

Avertissements : Toulon : Croce (25e) Meyrieur ( ? puis 44e) ; Saint Etienne : Cyprien (85e).

Exclusions : Toulon : Meyrieu (44e) ; Saint Etienne : Despeyroux (75e).

    Les maillots rayés étaient à nouveau de sortie, contre Saint Etienne, dans un Mayol toujours aussi peu fréquenté mais dont les derniers supporters ont, assurément, encore beaucoup de voix. Moment émotion aussi, quand le football respectait une minute de silence pour la mémoire de Jean-Michel Martinetti. Robert Dewilder avait concocté une surprise de dernière minute : sacrifiant délibérément Eyraud et son pouvoir créatif, en faveur du contreur maison, Soulas, attaché aux basques de Gérald Passi.

    Le temps de faire ce constat et d'imaginer que le milieu de terrain varois n'allait pas briller par sa richesse technique, et ce diable de Passi (pas Frank mais l'autre, Gérald) posait la première banderille : son coup franc prenait la direction de la lucarne quand Borrelli, d'une seule main, l'en sortait.

    Avec Croce, Soulas et Martin, remontés comme des pendules, le Sporting avait décidé de jouer viril. Et les premiers dribbles de Pineda, reconverti ailier comme à Montpellier, faisaient du dégât, au point d'obtenir quelques coups francs.

    Comme prévu, Gérald Passi, bien secondé par Chaintreuil, Despeyroux et Lambert, donnait le ton dans l'entre jeu. Heureusement qu'Anziani transformait en ballons potables quelques miettes. Mais tout cela ne ressemblait pas à un grand match, loin s'en faut.

    Au milieu de cette tempête d'imprécisions, Laurent Croce héritait d'un carton jaune pour l'ensemble de son oeuvre. Comme il nous l'a confié dans la semaine, " en D.1, mettre la semelle ne suffit pas ". Et heureusement, oserions-nous ajouter.

    Bref, malgré le tam-tam des éternels nostalgiques peints en vert, on s'ennuyait ferme sur la pelouse toulonnaise. Même, avec sprints rageurs d'un Martin, toujours avide et prêt à bondir.

    Un débordement de Camara et une tête de Passi inquiétait un Borrelli vigilant (35e) : les "verts", bien alimentés par un Monsieur Lartigot, toujours aussi à l'aise dans le Var, prenaient, peu à peu, les affaires en main.

    A l'image d'un festival Passi, sur le côté droit, semant tout le monde mais dont le centre en retrait, magnifique, était lamentablement gâché par Camara (39e).

    Le Sporting allait se donner un handicap supplémentaire, dans des arrêts de jeu imaginaires, quand Meyrieu héritait d'un deuxième carton jaune, pour une faute, celle-là tout à fait justifiée (tirage du maillot de Camara, échappé vers le but). A dix pendant toute une mi-temps, l'ambiance allait être électrique.

    A onze, ce n'était pas simple. A dix, le scénario allait être terrible.

    Un sprint de Deguerville, une reprise de plein fouet de Camara et, seul, le petit filet tremblait en même temps que les supporters (53e). En face, un corner tire-bouchonné de Croce créait un gros danger, devant Bell, mais personne n'arrivait à détourner le missile parallèle à la ligne de but (54e).

    Pinéda, sur une jonglerie, obtenait un coup franc (main de Moreau) mais Anziani, idéalement placé, tirait dans le mur (55e).

    A grands coups de courage, le Sporting tenait et se montrait même menaçant, quand Santini, l'entraîneur stéphanois, rappelait un défenseur, Moreau, pour lancer un troisième attaquant dans le grand bain : Etienne Mendy.

    La dépense d'énergie était assez folle. Eyraud prenait le relais de Xuereb, laissant Pinéda seul en pointe.

    Despeyroux (tir contré), quelques corners dangereux, un numéro de Mendy... les "Verts" dominaient sans marquer. Deguerville tremblait avant d'ajuster Borrelli, d'un beau gauche dévissé, et le ton montait quand M. Lartigot expulsait, à son tour, Despeyroux, coupable d'un geste de vengeance à l'égard de Pinéda (75e).

    Mendy faisait encore briller Borrelli, à la suite d'un tir canon (77e). L'arbitre refusait un but pour Saint Etienne, pour un hors-jeu de Mendy, encore lui.

    Le dernier quart d'heure ressemblait plus à des jeux de cirque qu'à du football !

    Collot prenait le relais d'un Pinéda épuisé par toutes ses courses, pour les dernières minutes. Mais le jeu restait confus, brouillon, désordonné.

    Un dernier tir de Philippe Anziani et l'arbitre renvoyait tout le monde aux vestiaires, sur ce nouveau match nul : le troisième en trois matches. Une habitude qui a, au moins, le mérite de rapporter quelques points et de laisser encore quelques espoirs au Sporting.