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À Mayol : Toulon bat Montpellier 1-0 (1-0).
But : Pineda (2')
Expulsion : Serge Blanc (78') pour Montpellier.
Toulon : Borrelli, Bérenguier, Rhinan, Rabat, Martin, Thys, Roy, Meyrieu, Anziani, Pinéda, Xuereb. Entraîneur : Robert Dewilder.
Montpellier : Barabé, Blanc, Perilleux, Laurey. Entraîneur : Gérard Gili.
Cette victoire tout le monde l'espérait à Mayol, tout le monde la souhaitait, même si tout le monde savait qu'elle ne serait pas facile à obtenir. Et en fait à la même minute, tout le monde était bien conscient que c'est une victoire importante à tous points de vue que l'équipe de Guy de Courson et Robert Dewilder venait d'obtenir avec le concours d'un public de Mayol auteur lui aussi d'une remarquable prestation.
THIERRY Rabat le reconnaissait du reste volontiers tout en s'interrogeant. " Je ne sais pas ce qu'avait le public ce soir, mais cela fait longtemps que je ne l'avais pas trouvé si présent, j'espère qu'il restera longtemps dans les mêmes dispositions... et nous aussi."
L'amalgame fut il est vrai étonnant et détonnant. Trop pour une équipe Montpelliéraine dont certains éléments avaient imprudemment laissé entendre que venir à Mayol devait être une simple formalité. Les Toulonnais restant toujours aussi pointilleux sur les questions d'amour-propre s'étaient remontés en conséquence et "sortirent" un match très pointu qui confirma qu'ils étaient bien sur la bonne voie, ce succès ne faisant en fait que confirmer les résultats obtenus devant l'OM et à Bordeaux.
Certes le but de la 2ème minute joua un grand rôle dans la déstabilisation de l'équipe de Gérard Gili en même temps qu'il achevait de décontracter une équipe "azur et or" dont Robert Dewilder se demandait comment elle réagirait menant au score et qui en 88 minutes aura eu le temps de se faire une opinion.
Ce but au demeurant témoigna très fidèlement de l'état d'esprit dans lequel les Toulonnais abordèrent le match. C'est à l'aide d'un tacle d'affamé que Frédéric Meyrieu formidable -d'engagement et d'agressivité, récupéra le ballon dans les pieds de Laurey pour filer sur son côté gauche et aller délivrer un centre rentrant que Michel Pineda, en prenant le temps de se retourner, convertit en but. Et dire que Michel Platini voulait bannir le tacle de l'arsenal du footballeur, on se demande bien pourquoi.
Ce but, assurément l'un des plus rapide vu à Mayol depuis des lustres, lança en tous cas le match sur des bases très élevées. Car les Montpelliérains firent quand même voir assez clairement que ce n'était pas par hasard qu'ils étaient co-leader du championnat. Complète dans toutes ses lignes avec des attaquants "courant dans tous les sens", l'équipe de Gérard Gili fit grosse impression au public de Mayol qui mesurait à la sortie la portée du succès de son équipe samedi soir. Témoin par exemple en début de 2ème mi-temps une frappe puissante de Périlleux mis en corner par Borelli. Même si peu de temps après c'est au tour de la défense varoise d'aider les montpelliérains : suite à un centre au 2ème, Rabat se rate un peu, Pickeu d'infiltre entre le défenseur et Borelli mais son tir en pivot dans un angle fermé trouve la parade du portier toulonnais.
Seul un super Sporting pouvait venir à bout de cette équipe-là. Ce fut heureusement le cas.
Très en jambes, tout aussi déterminés les joueurs "azur et or" soutinrent sans broncher le rythme élevé que tentèrent d'imposer les Languedociens surtout en deuxième mi temps. Toulon passa alors des moments difficiles d'autant, on peut le dire que Luc Borrelli qui souffrait de son coude joua ce match au courage beaucoup plus que sur sa valeur.
Heureusement le dispositif défensif "azur et or" progresse de sortie en sortie. Thierry Rabat a réalisé un match très plein tandis que Xavier Rhinan se montrait d'une sobriété remarquable, assurant au maximum ses relances et ses interventions. Comme Jean-Louis Berenguier colmate toutes les brèches et anticipe avec bonheur depuis sa base arrière et qu'au milieu tout le monde sait dorénavant ce que replacement veut dire, toute l'équipe a trouvé son équilibre.
Devant, la réussite de Michel Pineda doit le remettre dans le coup, quant à Daniel Xuereb, il aurait mérité lui aussi de recevoir la récompense de ses efforts.
Dans les vestiaires il se demandait encore pourquoi ce ballon de la 73ème n'avait pas voulu rentrer : récupération de Rabat pour Pinéda qui le lance idéalement ; seul face à Barabé, sa sortie évite le KO à son équipe.
Tout le jeu d'attaque "azur et or" a paru en effet en nette amélioration. Les "hommes de couloir" Frédéric Martin le jeune et Philippe Thys l'ancien n'ont jamais cessé d'aller de l'avant et de venir en soutien de leurs attaquants. Tous deux ont du reste pris leur chance en venant frapper au but, ce qui est un signe qui ne trompe pas. En première mi-temps Martin ose un grand pont et le réussit, ce qui lui a permis d'adresser un très bon centre du pied gauche au 2ème poteau.
Philippe Anziani quoique souffrant, il ne décida qu'au dernier moment, après réchauffement, de sa participation au match, et Eric Roy ont apparemment trouvé la bonne distance et indiscutablement le milieu du terrain "azur et or" tient la route.
L'avenir de ce côté-là s'éclaire d'autant que Patrice Eyraud et mais à plus moyen terme Franck Passi, sont capables de venir jouer un rôle essentiel dans ce secteur.
En fin de rencontre, alors que le match n'avait jusque là connu aucun incident, les esprits s'échauffent : explication orageuse entre Serge Blanc et Michel Pinéda. Blanc encore un peu tendre tombe dans le piège du toulonnais (en le poussant volontairement à terre) : un geste qui lui vaudra un carton rouge.
Robert Dewilder s'en félicite, dès mercredi il faut en effet aller à Geoffroy-Guichard où une nouvelle tâche difficile attendra les joueurs Toulonnais : " S'il faut jouer chaque semaine sa peau en première division, c'est difficile, éreintant et on y perd la santé. Alors si on arrive à se caler quand même au milieu de tableau, ce serait pour nous une saison tranquille. "
Mais ils savent qu'en ce début de saison "assassin" qui leur a été proposé, la facilité n'est pas pour demain.
Et puis, si l'on excepte la première mi-temps de Louis II qui commence à "jurer" dans le tableau, n'ont-ils pas toujours été à la hauteur de leur tâche nos "azur et or" ?