Journée du 25.09.1992

A Toulon, Stade Mayol, Toulon et Caen 1 à 1 (0-1).

Temps : Beau ; terrain : bon ; éclairage : satisfaisant ; spectateurs : 4.000 ; arbitre : M. Telene.

Buts : Toulon : Pineda (80) ; Caen : Gravelaine (29).

Toulon : Borrelli, Bérenguier, Thys, Rabat, Carvalho, Anziani, Roy, Eyraud, Pinéda, Collot, Xuereb ; Entr. Robert Dewilder.

Caen : Montanier, Point, Cauet, Dangbetto, Gorter, Avemet, Germain, Corter, Calderon, Gravelaine, Paille ; Entr. Daniel Jean-Dupeux.

Remplacements : Toulon : Pineda par Deluca (86) ; Caen : Germain par Fournier (82), Gorter par Roussi (84).

Avertissements : Caen : Avemet (36), Gorter (49).

    Un festival de Michel Pinéda sur le côté droit, n'obtenant qu'un corner (1° minute), un une deux millimétré Thys-Eyraud pour un caviar que Xuereb laissait passer (2e), une balle cafouillée bénéficiant au même avant-centre, pour un premier arrêt de Montanier (3e) : Toulon avait décidé, hier soir, de partir à cent à l'heure face à Caen.

    Mais, petit à petit, les visiteurs s'organisaient, Gorter et Calderon montrant, dans ce domaine, de belles qualités. Caen jouant, comme prévu, "à plat" et près de la ligne médiane, les espaces se réduisaient et cela handicapait les coureurs comme Collot, Thys ou Pinéda, coincés par leurs adversaires directs ou par le piège du hors-jeu. Comme, en face, Bérenguier avait tendance à faire vite remonter ses partenaires, la partie tardait à prendre son rythme.

    C'est Dangbetto qui faisait planer le premier danger en s'enfuyant dans le dos de Carvalho, qui parvenait toutefois, au bout d'un geste acrobatique, à écarter le danger (12e). Et, dans la minute suivante, Borrelli extirpait de sa lucarne un corner direct et travaillé de Gravelaine, malgré la menace Paille.

    Anziani, d'une volée du gauche, réveillait le stade et Montanier. Et Roy ne parvenait qu'à mettre le ballon sur le dessus du but. Décidément, les "Azur et Or" étaient bien fâchés avec leur finition.

    Sur un petit corner de Gorter, Gravelaine, encore et toujours, plaçait un tir croisé au ras du poteau. Gorter tentait aussi sa chance des vingt cinq mètres (pas cadré). Il n'y avait que la jonglerie d'un Pinéda très Brésilien à se mettre sous la dent. Plus les minutes passaient et plus Caen tentait de se rendre maître du ballon.

    Le Sporting se permettait alors le luxe de manquer deux face-à-face, coup sur coup, à la 30e minute. Le premier par Collot, ne parvenant pas à éviter Montanier ; le second par Pinéda se heurtant au même, après avoir malicieusement chipé le ballon à Point.

    Et comme toujours en pareil cas, les Caennais allaient faire payer cash cette maladresse chronique. Paille, au bout d'un long sprint, "abusait" Rabat le long de la ligne de but (d'un grand pont) et offrait une merveille de centre en retrait vers Gravelaine. Du plat du pied gauche, c'était un jeu d'enfant pour le buteur, en forme, d'ouvrir le score (31e minute).

    Et, une nouvelle fois, le Sporting se retrouvait mené au score. "Pas la meilleure façon de se mettre en confiance", avait prédit Robert Dewilder. L'entraîneur avait eu, probablement, un pressentiment. Et Caen venait de marquer son premier but à l'extérieur version 92-93. Et ce n'était pas fini : sur un long centre de Rabat lobant tout le monde, Pinéda contrôlait de la poitrine et fusillait Montanier des cinq mètres. Courageux, le gardien repoussait le ballon vers... Xuereb, qui lui re-tirait en plein dessus. Cela tournait au cauchemar et à l'obsession, pour les attaquants locaux vraiment "masqués" sur toutes ces tentatives.

    A la mi-temps, le "vert" était dans le fruit.

    C'est une équipe traumatisée qui revenait si la pelouse. Les mines s'allongeaient, les têtes se baissaient e l'on tournait en rond pendant un bon quart d'heure, histoire de retrouver un semblant de marques.

    Mais comme faire, face à un Caen qui n'attendait que ça pour placer des banderilles très dangereuses ?

    C'est Bérenguer qui tentait de secouer le cocotier et obtenait un corner mais C'est encore Gravelaine, en échappant à Carvalho, qui faisait monter un peu plus la pression. Plus les minutes passaient et pus le Sporting venait, inlassablement, se jeter dans le piège tendu par Caen : c'est-à-dire toujours dans l'axe.

    Ce manque d'imagination et l'absence d'un joueur de déséquilibre comme Meyrieu se faisait sentir. Comme de plus, face au mur "blanc", le milieu de terrain avait tendance à jouer d'une façon trop latérale ou, même carrément, abusait des passes en retrait, cela commençait à siffler sec dans les travées. Les ronds de jambe n'ayant jamais été la tasse de thé du spectateur moyen de Mayol !

    Pinéda obtenait encore un coup franc indirect, en pleine surface, au bout d'une chevauchée sauvage mais Roy catapultait le ballon de Eyraud largement au dessus (65e). Roy, encore lui, parvenait même à égaliser mais son tir, prolongé dans le but vide par Xuereb, en position de hors-jeu, était normalement invalidé par l'arbitre, M. Tellene.

    Cela avait quand même le mérite de redonner des forces au Sporting et, notamment, à Pinéda (tir en pivot) et à Anziani, descendu de façon suspecte par Cauet. A un quart d'heure de la fin, le mystère restait entier et le tableau affichait un désespérant 0-1.

    Anziani, de loin et du gauche, ne trouvait encore pas la faille.

    Et la délivrance arrivait au moment où on l'attendait le moins, des pieds du duo Xuereb-Pinéda. Le premier parvenait enfin à se débarrasser de son garde du corps Point et mettait un centre brossé devant le but.

    Au premier poteau, dans un trou de souris, Pinéda se jetait comme un affamé pour égaliser (81e minute).

    Tout à coup, tout un stade respirait de nouveau... Et onze joueurs aussi.

    Mais vraiment, que ce point du match nul avait été dur à aller chercher contre Caen, bien sûr remarquablement organisé, mais aussi et surtout face à une adversité et un "manque de pot" comme on en a rarement connus, depuis que nous fréquentons les terrains de football.