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A Strasbourg, Stade de la Meinau : Strasbourg et Toulon 1 à 1 (1-0)
Temps : doux ; Terrain : excellent ; Spectateurs : 17.835 ; Arbitre : M. Pauchard
BUTS : Strasbourg : Cobos (33) ; Toulon : Collot (63).
Strasbourg : Sansone, Bouafia, Keshi, Soppodin, Cobos, Etamé, Keller, Farina ; Entr. Gilbert Gress.
Toulon : Borrelli, Bérenguier, Carvalho, Rhinan, Thys, Anziani, Eyraud, Roy, Collot, Pinéda, Xuereb ; Entr. Robert Dewilder.
REMPLACEMENTS : Strasbourg : Bouafia par Fallard (53), Soppodin par Murât (75) ; Toulon : Collot par Razori (67).
AVERTISSEMENTS : Toulon : Carvalho (35), Pinéda (43).
Comment Strasbourg a-t-il pu rester si longtemps en seconde division quand on voit les installations dont il dispose et l'enthousiasme que déclenche le vieux Racing dans les coeurs des gens de l'Est ? Les quelques Toulonnais présents, hier soir, à La Meinau, se pinçaient en constatant le luxe, le confort, les idées intelligentes qui se multipliaient aux quatre coins de l'enceinte, on allait écrire l'écrin et Patrick Storai en restait bouche bée.
Heureusement les deux points n'allaient se disputer que sur la pelouse, au demeurant fort belle. Et les hommes de Dewilder avaient décidé de faire dans l'audace. En face, ceux de Gilbert Gress affichaient une certaine suffisance, se demandant dans la presse locale "combien ils allaient pouvoir marquer de buts à ces faibles Toulonnais" !!!
Dans une ambiance de fête, les "tout jaune" subissaient un pressing terrible ponctué par deux touches canon de Keshi, puis mettaient le feu devant le but de Borrelli : c'était bien l'enfer promis !
Bérenguier et Collot concédaient deux coups francs qui passaient au-dessus de toutes les têtes, mais petit à petit, grâce à un Anziani omniprésent, les Toulonnais trouvaient leur rythme et c'est même à Roy que revenait l'honneur d'effectuer le premier tir de la partie (6e), malheureusement trop à droite.
Pinéda et Collot bloquaient bien les couloirs, Thys et Carvalho mettaient les ailiers sous l'éteignoir, Eyraud et Roy trouvaient leur rythme et c'est tout le Sporting qui refaisait surface au point d'arracher quelques applaudissements à un public surpris et étonné. Un tir cadré de SoppoDin (13e) mais surtout une tête croisée de Pinéda rasant le poteau sur un caviar offert par Carvalho lobant toute la défense (14e), il n'en fallait pas plus pour regarder le Sporting avec d'autres yeux. La Meinau n'avait manifestement pas l'habitude de voir débarquer une équipe avec trois attaquants et deux créateurs et c'est encore Collot, sur une ouverture de Thys, qui faisait planer le danger, n'obtenant qu'un corner (19e).
Bouafia manquait à son tour une balle de but mais le tir de Xuereb n'était pas mis à profit. Il vendangeait un extraordinaire trois contre deux menés par Collot et Pinéda, le tir croisé venant malheureusement à deux centimètres du poteau de Sansone.
Soixante secondes plus tard, Etamé offrait à Farina un ballon que l'Australien catapultait sur la transversale : c'était fou, fou, fou, cela partait dans tous les sens ! Mais c'était en tous les cas superbe pour le spectacle. Des boulevards, des autoroutes s'ouvraient sur chaque attaque des deux camps. Il y a longtemps que nous n'avions pas vu un match aussi débridé.
Keshi de trente-cinq centimètres faisait lever le stade mais Borrelli stoppait le coup de canon (30e). C'est le Racing qui allait réussir le K.O et c'est Etamé qui allait en être à l'origine. Au terme d'une extraordinaire accélération, il effaçait trois Toulonnais, s'arrêtait dans la surface de réparation et donnait en retrait à Cobos. Le petit arrière gauche battait Borrelli d'un tir violent au ras du poteau (32e). Les locaux avaient enfin trouvé l'ouverture et ils continuaient à appuyer sur l'accélérateur. Carvalho puis Pinéda écopaient de cartons jaunes dans leur désir de trop défendre devant les déferlantes. Mais sur ces sanctions il n'y avait pas grand-chose à dire. Malgré toutes les occasions nettes, le Sporting n'avait pas pu revenir à égalité, au repos, comme Nantes il y a une semaine, à Mayol.
Anziani du bout des crampons contrait Bouafia à bout portant : c'était reparti comme au début, avec un Sporting qui pliait et reculait vers son but. Pourtant, au bout d'un quart d'heure, les Toulonnais allaient de nouveau s'enflammer. Eyraud à la manoeuvre, Anziani et Roy au ratissage, Bérenguier au colmatage, le bloc était de nouveau en place d'autant que Rhinan, enfin sobre, faisait admirer un potentiel athlétique impressionnant. Sansone passait au travers sur un centre de Thys (63e) mais Strasbourg échaudé ne faisait pas n'importe quoi et se méfiait terriblement des contres "jaune". Gress avait donné des consignes et il n'était pas question de s'exposer.
Au moment où nous écrivions ces lignes, Thys s'échappait encore et déposait le ballon sur le pied de Collot, lancé à toute allure. Le plat du pied du jeune n° 11 se fichait dans les filets de Sansone. Le Sporting avait égalisé dans un silence de cathédrale et c'était archi mérité. Mécontent du jeu trop latéral et mièvre de son équipe, La Meinau grondait et Gress avec. Eyraud devait toutefois sauver presque sur sa ligne un centre en retrait d'Etamé (76e). Il fallait tenir et chacun allait se mettre en bleu de chauffe. Borrelli se couchait sur un tir de Keller enfin lancé dans l'espace (82e). Sansone faisait de même sur un essai de Rasori (86e) et l'on en restait là. Le Sporting s'était remis dans le sens de la marche face à un promu qu'il avait pris beaucoup trop à la légère. Une belle leçon !