À Mayol : Toulon et Marseille 0 à 0. Temps : chaud ; terrain : médiocre ; éclairage : moyen. Spectateurs : 17.000 ; arbitre : M. Girard. Toulon : Borrelli - Thys, Rhinan, Bérenguier, Rabat - Martin, Eyraud, Roy, Anziani - Xuereb, Meyrieu ; Entr. Robert Dewilder. OM : Olmeta - Casoni - Durand, Boli, Desailly, Amoros - Deschamps, Martin-Vasquez, Pelé - Völler, Boksic. Entr. JeanFernandez. Remplaçants : Sauzée, Angloma, Barthez, Di Meco, Ferreri. REMPLACEMENTS : Toulon : Eyraud par Collot (70), Xuereb par Pineda (74) ; Marseille : Boksic par Di Meco (61), Desailly par Ferreri (70). AVERTISSEMENTS : Toulon : Rabat (12), Roy (44), Martin (75) ; Marseille : Vœller (12), Casoni (49), Boli (68).

    Beaucoup de monde et beaucoup d'ambiance au coup d'envoi. Beaucoup de fumigènes aussi, et d'entrée de jeu une hésitation de Thierry Rabat bien près de succomber à la tentation de donner la balle à son gardien, ce que les nouvelles règles n'autorisent plus. Un plongeon un tantinet audacieux de Voeller dans le coin de la surface n'abusait pas M. Girard. L'O.M. essayait de prendre les affaires en mains, les Toulonnais malgré de bonnes récupérations d'Anziani ayant du mal à se trouver en attaque en ce début de match.

    La première occasion était toutefois bel et bien à mettre à leur actif puisque Roy se présentait tout seul devant le but d'Olmetta sur un service de Meyrieu et l'ex-gardien du Sporting le devançait du bout du pied (6è). Une faute de Boli sur Xuereb donnait ensuite un bon coup franc à Eyraud mais l'action n'aboutissait pas.

    Eric Roy imposait sa présence au milieu du terrain, Xuereb se mettait encore en vedette à la pointe de l'attaque mais aucun de ses coéquipiers n'avait suivi (15e).

    Côté marseillais, la machine, dont on devinait cependant le gros potentiel, avait du retard à l'allumage, les Toulonnais très actifs les empêchant de développer leur jeu. Dans leur acharnement ils commettaient quelques fautes et Rabat – Voeller écopaient tous deux d'un carton jaune pour friction réciproque. En fait c'est sur coups de pieds arrêtés que les Marseillais se montraient les plus dangereux, Voeller passant tout près de reprendre un coup franc de Martin-Vasquez.

    Mais pour Toulon le danger s'appelait Abédi Pelé, il pénétrait balle au pied dans la défense varoise sur une talonnade de Voeller mais son tir croisé de vingt mètres filait devant le poteau de Borrelli (27è).

    Une frappe tendue de Deschamps, un bon ballon d'Anziani pour Martin accouru sur son flanc gauche, une situation chaude s'en suivait devant les buts marseillais mais Eyraud n'en profitait pas.

    Avant la mi-temps l'O.M. accélérait, toujours avec Voeller à la finition, mais la défense toulonnaise emmenée par un Bérenguier reconverti libéro était à la parade. Et si ce n'est un malencontreux carton jaune pour Eric Roy, peu ayant le coup de sifflet de M. Girard, pour une faute à trente mètres de ses buts, les Toulonnais étaient en droit d'être satisfaits du résultat en rentrant au vestiaire.

    La deuxième mi-temps repartait doucement Casoni écopant à son tour d'un avertissement pour un tirage de maillot sur Xuereb. Le rythme du match allait baisser mais Toulon restait toujours dangereux puisqu'une vive relance d'Anziani suite à une récupération de Roy mettait Xuereb en bonne position, mais l'attaquant toulonnais allait se faire assez stupidement prendre hors-jeu. Une main volontaire de Boli coûtait un nouvel avertissement aux Marseillais, des Marseillais qui s'énervaient devant la résistance toulonnaise (trois coups francs dans la minute, 58è). Un bon débordement de Pelé, côté gauche, terminé par un bon centre, réveillait les Marseillais et les Varois commençaient à courir derrière le ballon. Jean Fernandez, l'entraîneur marseillais, modifiait ses batteries en remplaçant Boksic par Di Meco, Durand et Martin-Vasquez montant d'un cran.

    Dans cette intense période de domination marseillaise l'Allemand Rudi Voeller, après un bon travail personnel côté droit, plaçait une très belle frappe que Borrelli extirpait de son but (65è), faisant apprécier une belle sûreté de mains. Le gardien toulonnais allait encore s'opposer à une frappe de Pelé (69è). Les Toulonnais s'étant pour leur part montrés dangereux sur un contre de Meyrieu que Xuereb convertissait en but, mais il était malheureusement encore signalé hors jeu.

    Ferreri à la place de Desailly, côté marseillais, Collot pour Eyraud (70è), chez les toulonnais, et des deux parts on modifiait les plans pour les vingt dernières minutes. Borrelli retardait encore l'échéance sur une frappe écrasée de Martin-Vasquez. Pineda remplaçait Xuereb, c'est Martin le toulonnais qui était maintenant averti dans un match qui se durcissait. Les toulonnais qui avaient tendance à trop reculer subissaient la pression marseillaise mais c'est pourtant bien eux qui allaient passer tout prés de décrocher le jackpot sur une frappe croisée d'instinct de Meyrieu qui s'écrasait sur le poteau d'Olmetta (79è) ! Ils étaient tout près de le payer très cher puisque sur un nouveau corner marseillais, Boli ne pouvait pousser au fond un ballon qui traînait dangereusement devant le but toulonnais. L'O.M. faisait le forcing pour arracher la décision et Rabat reprenait Voeller de justesse. En contre sur un raté de Boli, Pineda était balancé en pleine surface marseillaise mais l'arbitre ne sifflait pas le penalty que les supporters toulonnais réclamaient véhémentement.

    On en restait donc finalement là sur un 0-0 qui satisfait beaucoup plus les Toulonnais que les Marseillais. Les joueurs de Robert Dewilder s'étaient quand même un peu rassurés après leur déroute du stade Louis II et avaient surtout inscrit leur premier point au compteur comme le leurs avait demandé leur entraîneur.

    Un point finalement mérité devant un O.M. encore en rodage car si Borrelli avait dû sortir le grand jeu, Pascal Olmetta n'avait dû qu'à son poteau de ne pas s'incliner.