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VAR-MATIN
TOULON SEUL MAILLOT JAUNE
Les
"azur
et or", toujours invaincus, ont fait tomber les Monégasques
champions de France (1-0) à Mayol, grâce à une tête d'Alfano, et se
trouvent propulsés seuls en tête du championnat.
A Mayol, S.C.Toulon bat AS
Monaco 1-0 (mi temps 1-0). Temps chaud, bonne pelouse, arbitre M. Vautrot. 18000 spectateurs environ. But Toulon : Alfano (36').
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Ce Toulon - Monaco allait, beaucoup plus être une affaire de battants que de stylistes. Les joueurs de Bernard Pardo essayaient bien d'emballer le match, mais les assémistes d'Arsène Wenger s'étaient organisés en conséquence pour stopper ce premier élan. Le match était donc tendu, sévère, sans concession ; des deux côtés, on ne se ménageait pas. Les spectateurs étaient tout aussi tendus, ne trouvant pas leur compte dans le football pourcentage alors pratiqué sur la pelouse.
Une tête d'Hateley au-dessus (8') et un tir trop croisé de Collot (5'), c'est tout ce que l'on avait à se mettre sous la dent. C'était peu. D'autant qu'une agression d'Amoros sur Pons allait faire durcir le jeu. On vit même une sévère empoignade entre Dib et Bérenguier, deux des meilleurs amis du monde, pourtant.
Des deux côtés, on s'était reconnu ; les choses allaient se calmer sous l'autorité souriante d'un Michel Vautrot débonnaire mais vigilant, et qui avait en tout cas déjà tout compris de l'esprit d'un derby. Petit à petit, les joueurs "azur et or" prenaient la conduite des opérations. Zahoui (21'), Collot (24') et Pardo, sur une mauvaise relance de Battiston, le montraient.
ET ALFANO SURGIT
C'est
à ce moment, aux alentours de l'heure de jeu, que l'on
sentit insensiblement Monaco fléchir. La sanction allait tomber : un
coup franc aux abords de la surface. Bernard Pardo, qui attend selon une
tactique bien rodée, et puis Germain, qui plonge devant le but, Pardo
frappe, trop haut pour le Matracien, pas pour l'indomptable Genaro dont
le "coup de boule" sous la transversale cloue Ettori au sol.
Mayol s'embrasait. Le plus dur était fait, mais on ne le sut qu'après. Jusqu'à la mi-temps, le Sporting allait faire front avec un fantastique Roger Mendy comme figure de proue de la résistance "azur et or". Un Roger Mendy si exaspérant de facilité pour l'adversaire, que Luc Sonor ne résista pas au méchant réflexe d'une mauvaise semelle qui inquiéta Mayol toute une mi-temps.
A la reprise heureusement, "Kaiser Roger" était bien à son poste et son alter ego Joseph Antoine Bell aussi, à qui il ne fallait pas longtemps pour faire la preuve de ce dont il reste capable sur un centre de Ferratge.
Monaco menait le jeu, Toulon jouait en contre et Bognar, bien malheureux hier soir, manquait un ballon de break sur un service de Pons (49').
Les Toulonnais avec un tandem Germain Pardo au four et au moulin, un Zahoui qui avait retrouvé son turbo, un Collot déchaîné et un Alfano qui une semaine après Scifo mettait Hoddle en veilleuse, pesaient à plein sur le match. Ils en prenaient même un peu trop de risques, puis Hateley était bien près d'exploiter une erreur de Taberner, aux alentours de l'heure de jeu.
Sans se concerter, les deux entraîneurs effectuaient leur premier changement Testa et Fofana venaient relayer Bognar et Ferratge. Cela ne changeait pas l'ordre des choses, Toulon avait le contrôle des opérations et la mauvaise humeur gagnait de plus en plus les Monégasques. Bijotat et Sonor (encore !) se mettant tristement en vedette, aux dépens d'Alfano et Collot.
TESTA HELAS !
Le jeu restait alors en équilibre, les Monégasques jouaient leur va tout. Jean Roch Testa réussissait le plus difficile, en éliminant tout le monde pour se présenter seul devant Ettori, mais manquait sa frappe (77'). L'instant suivant, c'est Dib qui s'engouffrait dans la surface "azur et or", sur un déplacement de jeu d'Hoddle mais Bell plongeait à temps (78').
C'était la dernière grande émotion pour Toulon, un mouvement Testa Zahoui mettant encore Ettori en péril (86').
Le Sporting qui n'avait pas su se mettre à l'abri, souffrait jusqu'au bout mais finissait plus frais et gardait la décision. Joseph Antoine Bell assurait encore le résultat, mais surtout la manière, refusant jusqu'à un ultime corner aux Monégasques, en s'envolant sur une tête mal assurée de Pons.
Rien ne pouvait plus arriver à cette équipe "Azur et Or", Mayol n'avait plus qu'attendre le résultat de Sochaux - Bordeaux. L'attente n'allait pas être vaine.
Leaders
!
Un coup de tête fracassant où il y avait toutes les
revanches du monde du magnifique et indomptable Genaro Alfano a donc
hissé samedi, sur le coup de 21h 05, le club "azur et or" au sommet du
football français. Tout un symbole "Gigi" qui fut de toutes les
campagnes "azur et or" et qui a tout connu avec son club de toujours,
y compris l'année noire de division III, méritant plus que tout autre
peut-être, ce moment de bonheur fou.
L'histoire retiendra que ce n'est qu'une demi-heure après que le
Sporting endossa réellement le maillot jaune, puisque c'est à la 49ème
que Bordeaux égalisa au stade Bonal. Mayol oubliera tout, n'attendant
que le résultat final avec une ferveur quasi religieuse. Ce fut alors
l'explosion, Bernard Pardo et Roger Mendy, John Lammers et François
Zahoui tombant dans les bras les uns des autres dans un Mayol chaviré
de bonheur !
Rolland Courbis avait prévu un décrassage après match, il fut
triomphal et suivi par un public record...
Le plus dur commence maintenant pour les équipiers de Bernard Pardo :
se maintenir. On verra dès mercredi, mais ce qui est pris n'était plus
à prendre. La nuit allait être longue.
Bernard Romest
BUT
BELL : "FOOTBALL, F COMME ... FRIME"