Coupe de France |
A Toulon (Stade Mayol) SC Toulon 83 bat Girondins de Bordeaux 3-2 après prolongation (1-1 à la mi-temps, 2-2 à la fin du temps réglementaire).
Temps frais, pelouse souple. Plus de 10 000 spectateurs payant.
Arbitre M. Garibian.
Buts : Moses (28') ; Rebecq (71') ; Cabezas (104') pour Toulon.
Witschge (17' SP). Tholot (49') pour Bordeaux.
Avertissements : Bonadeï (15'), Vanverberghe (30'), Charlet (75'), Rabat (86'), Zingaro (113') à Toulon.
Toyes (96') à Bordeaux.
SC Toulon 83 : Zingaro - Coulbault, Rebecq, Carvalho, Charlet -Maresu (Boissier 97') Bonadeï, Rabat, Vanverberghe - Cabezas (Cabon 117') Moses (Zanotti 108') ; Entraîneur Alfano.
Bordeaux : Huard - Grenet, Fisher, Ancelin (De Blasiis 84') Toyes - Lucas, Zidane, Dutuel (Philippe 62') Witschge Tholot, Bancarel (Histilloles 55') ; Entraîneur Muslin.
Ils ont rouvert le grand livre de la légende "azur et or" ! Dans un Mayol de feu, auteur lui aussi d'une formidable partie, la jeune équipe Toulonnaise avec une foi admirable, à soulever les montagnes, a su revenir deux fois au score pour venir cueillir son adversaire dans la prolongation et obtenir un billet pour les huitièmes de finale qui ne doit rien à personne, sinon au courage et au talent de quatorze garçons sublimés par l'enjeu. Qui était 'équipe de Division 1' et qui était 'équipe de CN1' ? Les douze bons milliers de spectateurs se le sont vraiment demandé à l'issue d'un rêve de deux heures achevé au septième ciel des héros de la Coupe.
Ni l'arbitrage à la limite du ridicule de M. Garibian, ni les tours de passe-passe de Zinedine Zidane, ni la volonté de Didier Tholot qui savait pourtant où il mettait les pieds ne purent en effet contrarié le formidable élan qui animait l'équipe de Gigi Alfano hier soir.
Comme prévu Laurent Boissier était sur le banc de touche, sacrifié à un dispositif tactique à deux stoppeurs Vanverberghe - Rebecq devant Carvalho, Coulbault et Charlet dans les couloirs, destiné à libérer David Maresu. Non tant pour lui faire prendre Zidane en individuelle, mais bien pour occuper le côté droit du jeu "azur et or". Rabat dans l'axe, Bonadeï à gauche et le tandem Cabezas - Moses, le Ghanéen tournant autour de Nono pivot.
A Bordeaux, Croci manquait à l'appel, et le jeune Ancelin jouait libero derrière une défense Grenet - Toyes - Fischer bien inexpérimentée. Mais les Toulonnais ne tombèrent pas dans ce piège là sachant que Bancarel et Tholot n'attendaient que l'occasion de plonger dans les espaces libres.
TOULON MARTYRISE
En fait après un début très réussi le premier piège c'est bien M. Garibian qui le tendit aux joueurs azur et or qui traitaient d'égal à égal avec leurs adversaires.
14' bon ballon de Coulbault pour Moses qui efface Toyes d'un bon crochet s'ouvre le chemin du but de Huard. Coup de sifflet : coup franc pour Bordeaux.
15' À l'autre bout du terrain Bonadeï gagne un duel viril avec Witschge qui proteste. Carton jaune pour le Toulonnais.
17' Mésentente dans la défense toulonnaise devant Tholot. Zingaro sort pour écarter le danger, Tholot reste au sol. Penalty plus que sévère Witschge transforme.
ET MOSES REVOLTE !
Mais trop c'est trop et il n'en fallait pas plus à Mayol pour donner la voix contre l'arbitre coupable de martyriser les "petits."
Les "petits" eux n'appréciaient pas et se révoltaient devant ce qui des tribunes paraissait suspect. Maresu venait prendre sa chance 21', Cabezas décroisait une superbe tête de peu à côté sur un nouveau ballon de Coulbault tout à son affaire dans son couloir droit retrouvé (24').
L'explosion était proche et quand Régis au sortir d'un court crochet enroula un nouveau centre de la droite, Arthur Moses était à la tombée, un contrôle aérien, une frappe enchaînée contrée au départ par Grenet, et Huard était aux pâquerettes (28') Mayol s'enflammait.
Mais le chemin était encore long car les Toulonnais se déconcentraient après cette égalisation Zidane tissait sa toile et sur un ballon perdu par un VVB un peu trop ambitieux sur ce coup il partait seul au but, seulement rejoint par un bon tacle de Cédric Charlet qui valait aux Toulonnais de retourner aux vestiaires à 1-1 mais avec un Maresu touché à la cuisse qui revenait avec un bandage.
THOLOT PUIS REBECQ !
Les Bordelais sentant le piège accéléraient le rythme et Tholot venait solliciter Zingaro. "Gare aux appels de Tholot et de Bancarel" avait prévenu Jean-Louis Berenguier. Un ballon, dans les pieds de Zidane, un appel de "Didou" qui laisse toute la défense azur et or dans les starting-block et Zingaro ne pouvait que constater les dégâts (49').
Une fois encore les Toulonnais allaient revenir, Cabezas et surtout Moses poursuivaient leur travail de sape, Didier Rabat commençait à émerger tandis que Maresu et Bonadeï étaient partout. Muslin avait compris qui sortait Bancarel bien discret remplacé par Histilloles. Witschge avançant d'un cran. M. Garibian continuait lui son triste festival. Jamais nous n'avons vu des attaquants aussi sanctionnés que les Toulonnais hier soir !
Cette fois c'est VVB qui allait être au départ de la seconde égalisation. Un ballon pris dans les pieds de Zidane, un demi-tour et un ballon dans le paquet qui trouve le pied de Rebecq monté aux avant-postes et le ballon finit contre le poteau de Huard (72').
Toulon se déchaînait même si Charlet puis Rabat écopaient de carton jaune pour s'être montré trop vigoureux dans l'attaque de balle.
A la fin du temps réglementaire Dutuel étant à son tour sorti remplacé par Philippe, Toulon paraissait toujours le plus fringant. Zidane admirable de talent paraissant le seul Girondin en état de faire basculer le match Didier Tholot baissant normalement de pied.
Si Witschge sollicitait le premier Zingaro sur coup franc dans la prolongation la suite allait être "azur et or", Cabezas s'en allait en contre, trouvait Moses à l'intérieur qui plaçait un tir violent en pleine course cette fois c'est Huard qui réalisait l'exploit et sortait de son but un ballon qui y allait (102').
NONO ENFIN !
Mais Toulon cette fois croyait en sa chance et l'hallali était proche. Laurent Boissier remplaçait Maresu qui avait tout donné et la minute suivante c'était l'explosion. Une faute sur Coulbault, un coup franc de la droite de Bonadeï et Cabezas embusqué au second poteau adressait une frappe croisée tendue qui envoyait le Sporting en huitièmes de finale (104').
Il restait un quart d'heure à tenir, Gabon et Zanotti remplaçaient Moses et Cabezas les deux buteurs, deux attaquants pour deux attaquants le panache était Toulonnais. Mayol debout réclamait un Tour d'honneur au coup de sifflet final. C'était bien la moindre des choses.