Coupe de France - 1/16ème de finale - match retour

A Toulon, S.C. Toulon bat F.C. Sète 2-0 (0-0). Sète qualité aux tirs aux but, 11-10.

Stade Mayol. 8 000 spectateurs environ ; Arbitre : M. de Zayas. Buts : Ginola (55e s.p.), Paganelli (81e).

S.C. TOULON : Mottet ; Berengier, Alfano, Casoni, Denizart ; Pardo, Ginola, Paganelli, Zahoui, Henry (puis Makanaky 63e), Bénédet.

F.C. SETE : Deplagne; Soriano, Goffin, Krause, Passi, Cousset;Rodriguez, Sabatier, Alcaraz, Vinuesa ; Mengual, Ben Salah (puis Tur 66e).

    Depuis 18 h 45, les joueurs Toulonnais étaient enfermés dans leur vestiaire. Rolland Courbis ne voulait à aucun prix manquer la mise en route, et il avait pris toutes les précautions (notamment sur le plan psychologique) en s'enfermant longuement avec son groupe. Avec un handicap de deux buts, la partie s'annonçait délicate, et le départ pouvait conditionner toute la suite.

    Bernard Pardo annonçait la couleur immédiatement : sur le coup d'envoi, petite passe à Joël Henry et " up and under " dans les dix-huit mètres adverses. Le feu était allumé. Dans les soixante premières secondes, Bénédet était contré à la réception d'un superbe raid de Ginola, et le Sporting obtenait trois coups francs. La pression des "Azur et Or" était totale. Les locaux ne jouaient qu'avec trois défenseurs (Bérenguier, Casoni et Denizart), Alfano ayant pris ses quartiers de printemps aux avant-postes.

    Sète jouait crânement sa chance, et obligeait même Joël Henry à prendre le premier carton jaune de la soirée... pour une faute vraiment bénigne.

    Le public toulonnais supportait son équipe de son mieux, mais le club de Dominique Bathenay passait le premier quart d'heure sans encombre.

    Le tandem Mengual-Vinuesa faisait même passer le premier frisson, sur un coup franc qui rasait le poteau droit de Mottet. Laurent Paganelli l'imitait dans les secondes suivantes, pour le même résultat.

    Son capitaine - Pardo - déclenchait aussitôt après une demi-volée, qui prenait le chemin de la lucarne mais que l'excellent Deplagne captait du bout des doigts.

    Toulon construisait, pressait, multipliait les initiatives, mais manquait d'un peu de précision dans son dernier geste. Le travail de sape allait-il payer, alors que la pluie et un vent tourbillonnant avaient fait leur apparition ?

    Paganelli, Ginola, Joël Henry et François Zahoui prenaient un maximum d'initiatives autour du pivot Alfano, mais rien ne passait, la vérité obligeant à écrire que Deplagne n'avait pas de miracles à réaliser sur sa ligne.

    Coup franc de Paganelli dans le mur, relances de Pardo, Bérenguier et Casoni..., rien n'arrivait à destination ; et les minutes passaient, crispantes. Le Sporting s'énervait, à force de buter sur ce mur vert qui ne voulait pas s'effriter.

    Sur la touche, Cyril Makanaky s'échauffait pratiquement depuis le début, prêt à rentrer au moindre signe de Rolland Courbis.

    42' minute : sur un loupé magistral de Soriano, Bénédet s'enfuyait à toutes jambes sur l'aile gauche. Mais son tir croisé était freiné du genou par Deplagne, puis détourné en corner. C'était la plus belle occasion d'un Sporting n'ayant vraiment pas trouvé ses marques dans cette première période. Seul point positif : le combat physique imposé pouvait porter ses fruits dans la seconde partie.

    Quand M. De Zayas renvoya tout le monde aux vestiaires, le problème restait entier.

    Il n'y avait plus trente-six solutions pour le Sporting : il ne restait que quarante cinq minutes pour partir à l'abordage. Pardo allait s'y employer le premier. Un coup franc, un corner : la pression était remontée d'un cran.

    Tout le jeu se déroulait dans le camp de Sète mais il manquait toujours l'étincelle en attaque.

    Le ton montait de plusieurs cran quand Bérenguier était descendu dans la surface de réparation : M. de Zayas ne bronchait pas (53').

    Vingt secondes plus tard, Paganelli s'inflitrait et était fauché à son tour. Là, il sifflait la sanction suprême. Ginola calmement, du plat du pied, aurait le score et redonnait l'espoir à tout un stade.

    Le public scandait des " Tou-lon, Tou-lon". Il n'y avait plus qu'une équipe sur le terrain.

    58' : long centre de la gauche, Joël Henry s'élève plus haut que tout le monde et renvoi à Alfano : la tête de Luigi passe au-dessus.

    60' : coup franc de Paganelli : la balle brossée vient s'écraser sur l'équerre de Deplagne.

    63' : Joël henry laisse sa place à Cyril Makanaky. Le nouveau champion d'Afrique prend possession de l'aile gauche.

    73' : un corner de " Paga " : Zahoui au second poteau mettait sa volée au dessus.

    75' : Mottet est obligé de sortir en voltige loin de son but : impeccable.

    76' : centre de Zahoui : Deplagne vient cueillir la balle sur la tête d'Alfano bien placé.

    79' : centre de Bérenguier au premier poteau : talonnade trop molle de Makanaky.

    81' : Paganelli obtient un coup franc au coin des dix-huit mètres. Il le tire lui-même et le met en pleine lucarne. C'est du délire dans le stade.

    Sur les deux matchs, tout est à refaire. Et Alfano reprenait sa place de stoppeur : la mission n'était plus du tout impossible.

    89' : nouveau corner de Paganelli : au milieu d'une forêt de jambes, Cyril Makanaky reprend. Le ballon vu de notre place, franchit nettement la ligne. M. de Zayas mal placé, ne l'accorde pas au grand dam de onze toulonnais déchaînés et méritant cent fois la victoire.

    Il fallait donc jouer les prolongations.

    Ce seizième allait se décider sur trente minutes... et à Mayol. Avec un public (huit à neuf mille spectateurs) tout acquis à la cause du Sporting.

    A la 95', Ginola, qui faisait des différences énormes sur les côtés, centrait une nouvelle fois, Bénédet, légèrement en retard, ne pouvait assurer sa reprise.

    Deux minutes plus tard, Makanaky était une nouvelle fois abattu à la sortie d'un long dribble : M.de Zayas ne sanctionnait rien. Juste, juste.

    Comme deux boxeurs, les deux équipes s'observaient. Le premier coup allait être le bon. Quel allait être le meilleur puncheur ? Ginola tentait le premier coup dur, juste à côté.

    Zahoui réalisait un festival sur le côté gauche : Deplagne plongeait. Rebelote deux minutes plus tard et même plongeon impeccable. A la 110', un nouveau corner de Paganelli : Alfano surgissait de l'arrière mais croisait trop sa tête.

    Cela devenait plus que crispant, car Toulon restait aussi sous la menace de Sète et d'un tandem comme à l'aller, Ginuesa-Mengual.

    116' : nouveau corner de Pardo. Makanaky, en embuscade, place sa tête. Krause, sur sa ligne de but, repousse in extremis.

    En deux heures d'horloge, les deux équipes n'avaient pas pu se départager. Il fallait tirer les coups de pied au bu.t Tout allait se jouer sur un coup de dés. Les dix joueurs de chaque équipe marquaient chacun le leur.

    On se retrouvait avec un face à face Mottet-Deplagne. Le gardien toulonnais tirait juste à côté. Son homologue ne laissait pas passer la chance de qualifier son club. Le Sporting avait remporté la deuxième manche mais perdait la belle. Dur, vraiment très dur...