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P.S.G. bat TOULON 1-0 (Mi-temps 1-0).
Au Parc des Princes ; Temps froid ;
terrain légèrement glissant ; éclairage : excellent. Spectateurs :
8 000 ; Arbitre : M. Delmer.
But : Paris S.G. : Reynaud (12'). Remplacements au Paris S.G. : Xuereb par Sandjak (83') ; à Toulon : Bénédet par Ginola (62'), Zahoui par Denizart (72'). Avertissements : au Paris S.-G. : Tanasi (47') ; à Toulon : Casoni (37'), Zahoui (70'). Expulsion : à Toulon : Casoni (89'). PSG : Tanasi, Reynaud, Xuereb, Simba, Calderon. Toulon : Borrelli, Mendy, Bérenguier, Casoni, Alfano, Pardo, Bénédet, Zahoui, Henry, Dupraz ; Entr. : Rolland Courbis. |
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Le Sporting s'était mis, hier soir, aux couleurs du temps. Un temps fort instable sur Paris où les rayons de soleil et les flocons de neige avaient alterné tout l'après-midi. Un temps instable et à dominante grise comme le jeu de l'équipe de Rolland Courbis, une mi-temps au moins, et sans grande inspiration.
Un jeu à des années lumières de celui pratiqué à La Mosson, pour ne prendre que l'exemple le plus récent. L'opération séduction, voulue et espérée par l'entraîneur " azur et or ", se soldait donc par un fiasco général. Une défaite passe, mais sur un véritable cadeau défensif et l'expulsion de Casoni en prime, c'était quand même un peu trop.
Dans un Parc des Princes réduit à l'état de glacière et devant le dernier carré de supporters parisiens, l'équipe " Azur et Or ", dont tout le monde attendait beaucoup dans la capitale, manqua totalement son début de match. Même si Benedet avait obtenu un corner d'entrée de jeu. Bien vite, les joueurs varois se recroquevillaient devant le but de Borelli, ne trouvant jamais leurs marques, sur une pelouse peut-être glacée plus profondément qu'il n'y paraissait et sur laquelle ils mirent un certain temps à s'adapter.
Les Parisiens, que l'on sentait pourtant passablement inquiets, se posaient beaucoup moins de questions et dopés par le résultat obtenu à Bordeaux c'est bien décidés à ne pas s'en laisser conter qu'ils étaient, eux, entrés dans le match.
Ils avaient bien raison de ne pas faire de complexe, la meilleure preuve en était qu'ils allaient bel et bien ouvrir le score, lorsque Reynaud venait chiper un ballon dans les pieds de Mendy et Pardo qui s'étaient emmêlés les pinceaux d'une manière incroyable à 20 mètres du but de Borrelli (12'). Inutile de dire que ce but n'était pas fait pour rapporter un surcroît de sérénité à une équipe qui en manquait passablement. Même si une timide réaction était à mettre à l'actif de Benedet et Henry, c'est Paris qui se montrait de loin le plus dangereux. Borrelli devait même sortir le grand jeu dans son parc, plongeant dans les pieds de Xuereb avant d'aller chercher un centre de Simba. Réduits à la plus stricte défensive, les Toulonnais faisaient des fautes et Casoni écopait même d'un avertissement (37e) symbole d'une équipe déboussolée.
Malgré les efforts de Joël Henry, l'un des rares Toulonnais à garder la tête froide, Paris virait à la pause sur cet avantage de 1-0 que l'on pouvait contester sur la forme mais pas sur le fond.
On ne sait ce que Rolland Courbis dit à ses joueurs à la mi-temps. Il leur aura sans doute parlé du pays car on retrouva sinon une équipe conquérante du moins un peu plus rationnellement disposée. Henry faisait des fautes, avertissement pour Tanasi (47e). On sentait les Toulonnais en mesure de remonter le courant, Dupraz, au terme d'un bon mouvement offensif (le premier du reste), venait de prendre sa chance. Le Sporting reprenait des couleurs.
Les Parisiens le sentaient qui devenaient bien nerveux, Borelli intervenant cependant sur une tête de Séné. Le match devenait chaud et l'Argentin Calderon, que l'on voyait beaucoup plus qu'à Mayol et pas toujours sous son meilleur jour, se mettait tristement en vedette en agressant littéralement Mendy par derrière, dans sa surface de réparation.
Inutile de dire que l'on n'en restait pas là et quand le jeu reprenait et se déplaçait sur la cage, l'Argentin restait au sol, c'était la bronca dans le stade, mais dans le doute quant à l'identité du "justicier", M. Delmer s'abstenait.
La température montait de plusieurs tons. Sur la pelouse, le jeu se déplaçait rapidement. Calderon était bien prêt de se venger, balle au pied, mais il échouait sur un remarquable Borelli.
A l'heure du jeu, Courbis modifiait ses batteries, remplaçant Benedet par Ginola, puis Zahoui, pris en grippe par le public et nanti d'un avertissement (74e) par Denizart.
Tout pouvait alors arriver. Les Toulonnais retrouvaient leur énergie et terminaient en trombe.
Un solo somptueux de Ginola obligeait Bats à l'exploit (78e), alors que tout le monde croyait au but, Henry n'était pas plus heureux deux minutes plus tard. Le Sporting jouait son va-tout et prenait tous les risques. Mendy venait s'installer en position d'avant-centre.
La fin du match était difficile pour Paris, même si Calderon mettait au-dessus un ballon de 2-0. Toulon déchaîné montait à l'assaut, Dupraz avait encore un ballon d'égalisation, mais ne pouvait le maîtriser (87e).
Dans cette intense période de domination varoise, Bibard jaillissait en contre, mais se faisait ceinturer par Casoni sur la ligne médiane. M. Delmer expulsait le défenseur international du Sporting (89e). Toulon à dix continuait à faire le forcing, mais Paris s'accrochait à son résultat qu'il conservait de justesse.
Le Sporting était donc tombé au Parc, mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a bien aidé le Paris Saint-Germain à s'imposer, car sans l'impensable cadeau Pardo-Mendy, de la 12e, personne ne peut assurer que le Sporting aurait perdu, hier soir.