Coupe de France - 8ème de finale - Retour

QUAND LE REVEIL EST DIFFICILE.

Le Sporting a fait rêver tout Toulon pendant 88 minutes. Et puis J.-P. P. a frappé et l'on s'est réveillé d'un coup. Plus de Coupe, plus de championnat, plus d'ivresse, plus de piquant. C'était sûrement un "cauchemar".

A Toulon : Marseille bat Toulon, 2 à 1 (mi-temps 1 à 0). Marseille qualifié (aller : Marseille-Toulon, 1-1). Temps : beau ; terrain : moyen ; éclairage : moyen ; spectateurs : 15.000 ; arbitre : M. Wurtz.

Buts :  Marseille : Allofs (26e), Papin (87e) ; Toulon : Pardo (61e).

Remplacements : Marseille : Eyraud par Vercruysse (54e), Mura par Thys (69e) ; Toulon : Taberner par Revelles (61e).

Avertissements : A Marseille : Le Roux (27e), Papin (43e) ; à Toulon : Bosz (28e), Alfano (68e).

Toulon : Bell, Bosz, Alfano, Bognar, Pons, Pardo, Dupraz, Zahoui, Fargeon, Taberner ; Entr. : Courbis.

OM : Huard, Le Roux, Forster, Sauzée, Eyraud, Meyrieu, Mura, Papin, Allofs ; Entr. : Gili.

    L' O.M. a réussi son coup, hier soir, à Mayol, sans s'affoler, en parant souvent au plus pressé et en jouant tous ses contres à fond. Les Marseillais sont donc les grands vainqueurs de ce double face-à-face.

    Le but de Zahoui au Vélodrome et celui de Pardo hier soir n'ont pas suffi, Papin, à deux minutes de la fin, a ruiné tous les espoirs " azur et or".

    Tout n'a tenu qu'à un fil. Cela a penché du côté visiteurs, cela aurait pu basculer en plusieurs occasions vers Toulon. Dommage.

    Tout avait commencé par une surprise au niveau de la composition des équipes. Gérard Gili faisait confiance à ses jeunes Mura, Meyrieu, Eyraud, encadré par le revenant Le Roux. Rolland Courbis avait apporté lui juste une petite retouche : sur le banc Testa remplaçant Collot.

    Quand M. Wurtz libérait les 22 acteurs, on se serait crû dans un stade d'Amérique du Sud tellement l'ambiance était explosive : feux d'artifice, pétard, chorale. Délio Onnis devait rajeunir de quelques années.

    Une chandelle de Pardo sur le coup d'envoi et on était immédiatement dans le vif du sujet.

    D'autant que Robert Wurtz par deux galipettes et trois mimiques mettait tout le stade dans sa poche.

    Un trois contre trois mené par Zahoui-Fargeon et Bosz sonnait la première charge " azur et or ". Un tir de Sauzée passait au-dessus du but de Bell mettait les Olympiens sur orbite.

    Zahoui (6') était contré in extremis en corner. Sur celui-ci, Fargeon voyait sa volée encore détournée : cela partait à cent à l'heure.

    Loin de se contenter de son acquis, le Sporting se livrait et recherchait le K.O. Bognar, comme à l'aller, en faisait voir de toutes les couleurs à la défense olympienne : corner, coup francs, dribbles : tout y passait.

    Un raid de Zahoui (22') était stoppé à l'horizontale par Huard, Bognar l'imitait dès la 24e : il y avait du K.O. dans l'air.

ALLOFS EN CONTRE

    On ne croyait pas si bien dire. Papin, Sauzée remontaient vivement un ballon. Allofs, démarqué sur le côté droit, croisait son tir avec son mauvais pied et surprenait Bell. C'est le Sporting qui pliait le premier (27').

    Les coéquipiers de Bernard Pardo accusaient profondément le coup.

    Il fallait onze minutes pour revenir dans le rythme. Un débordement de Dupraz et un centre parfait en retrait par Zahoui. Le Franco-ivoirien, d'un petit dribble s'ouvrait l'accès du but mais le ballon passait juste au-dessus de la transversale de Huard (39').

    La bonne volonté ne suffisait pas pour revenir au score juste avant la mi-temps. Malgré des tentatives de Bognar, Zahoui ou Alfano, monté carrément en attaque pour changer le destin.

    Rolland Courbis remontait sérieusement les mécaniques dans les vestiaires. Du moins on le pensait Luigi Alfano prenait Forster au marquage et Toulon jouait son va tout.

    Mais c'est l'O.M. qui se ménageait la première occasion : sur un coup franc tiré en deux temps par Sauzée et Allofs et le ballon frisait le poteau de Bell.

PARDO A BOUT PORTANT

    A force de se ruer à l'assaut, le Sporting se voyait récompenser. Un débordement de Pons, un centre parfait que Fargeon, lancé à toute allure, catapultait sur Huard. Le ballon revenait pour Pardo qui calmement égalisait du plat du pied (50'). Le stade explosait de joie.

    Le ton montait d'un cran. Sauzée de loin (55'), Bognar de très près sur une ouverture géniale d'Alfano (57'), Bell sortie géante dans les pieds d'Allofs (59') il y avait de la dynamite dans les coins du terrain.

    Revelles remplaçait Taberner et Courbis augmentait encore son potentiel offensif : il restait une demi-heure pour tout changer.

    Un énorme débordement de Zahoui, une offrande en retrait pour Alfano, le baroudeur, qui mettait juste à côté, en voulant trop bien faire : l'O.M. souffrait, pliait, était au bord de l'asphyxie (66'). A l'image d'une énorme mésentente Forster - Huard que Zahoui trop excentré ne pouvait conclure.

    Comme Fargeon flairait le bon coup dans la minute suivante, on se disait que le Sporting allait passer à force de pousser.

    Zahoui obligeait Le Roux à une vilaine faute (72') mais M.Wurtz, pourtant impeccable, ne sortait pas le carton rouge, après le jaune.

    Le milieu du terrain toulonnais livrait un match héroïque. C'est lui qui " tenait la baraque " à grands coups d'énergie, autour d'un Pardo admirable.

    Un nouveau rush de Zahoui que la pelouse stoppait (80') en plein élan, on voyait un Sporting bien moins contracté qu'avant les citrons.

PAPIN LE COUP DE GRACE

    Alors que tout le monde pensait aux prolongations, un contre mortel de l'inévitable Papin glaçait le stade. Un tir puissant décroisé surprenait encore Bell qui ne pouvait qu'accompagner le cuir derrière sa ligne, sans le bloquer.

    La messe était dite. Il n'y avait rien à rajouter. C'est dans un silence et un calme d'enterrement que Mayol se vidait tout doucement. Il y a des soirs comme ça.