Coupe de France - 1/4ème de finale - match retour |
Toulon et Lens font match nuls 2 buts partout (0-1 avant prolongations).
Stade Mayol. Arbitre : M. Lartigo.
Buts pour Toulon : Paganelli (115' sp), Chaussin (120'). Buts pour Lens : Xuereb (88'), Brisson (100').
Expulsion pour Lens : Guillou (115').
Toulon : Vizcaino, Alfano, Boissier, Perlin (Chaussin, 91'), Courbis, Dib, Paganelli, N'Kouka, Bénédet, Onnis ; Entraîneur : Christian Dalger.
Lens : Huard, Piet, Flaq, Guillou, Xuereb, Koklogsky (Vercruysse), Brisson ; Entraîneur : Gérard Houiller. |
Un stade Mayol des grandes occasions pour ce match retour. Les données du problème étaient simples : pour Toulon, préserver le but d'avance acquis dans le Nord, et pour Lens tenter par tous les moyens de refaire son handicap qui a priori n'était pas insurmontable.
Dès le coup d'envoi, ce sont les lensois qui ont été les plus entreprenants dans les tentatives et les tirs aux buts notamment. De ce fait Vizcaino était plus sollicité que Huard mais les essais des varois étaient beaucoup plus incisifs que ceux de leur adversaire.
Premier arrêt difficile de Vizcaino sur un tir lointain plein axe et immédiatement sur le renvoi premier essai et tentative de Bénédet : servi d'une longue ouverture sur le flanc gauche, il réussit à se débarrasser de 2 défenseurs mais échoue sur Huard, sorti le long de sa ligne de but devant le danger.
Cette pression lensoise permettait à Toulon de pratiquer le contre : un coup franc de la droite parvient dans la surface de réparation, Huard se troue mais Toulon ne pourra en profiter malgré la panique de la défense nordique et le dernier retourné acrobatique qui s'envole juste au-dessus de la transversale des populaires.
La balle voyageait d'un camp à l'autre, très vite, et des situations très chaudes se succédaient des 2 côtés.
En 2ème mi-temps, Vizcaino parait au plus pressé sur un tir violent plein axe de l'avant-centre Xuereb échappé du marquage toulonnais. Vercruysse, ayant fait sa rentrée à la place de Kogloksky pour stabiliser l'attaque nordiste, effectue un centre-tir lobbé que le portier varois met en corner.
A la 60ème survient le premier incident de la rencontre qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour les jaunes et bleus : touche toulonnaise sur la droite, le ballon parvient à Dib au centre qui slalome dans la défense lensoise et qui est fauché par Huard au point de penalty. L'arbitre désigne la sentence fatale. Mais protestation des lensois qui faisaient alors remarquer que l'arbitre de touche avait signalé une faute de position. Finalement, M. Lartigo ne désavouait pas son juge de touche. Alfano et N'Kouka se ruent alors sur l'arbitre assistant pour lui faire entendre raison. En vain. L'ambiance dans le stade est donc encore plus électrique.
Toulon continuait d'attaquer et sur un corner de Paganelli, Huard est trop court mais la tête plongeante au second poteau est repoussé sur la ligne par le défenseur nordiste.
A 2 minutes de la fin du temps réglementaire Perlin dégage un ballon des 6 mètres directement sur la tête de Piet qui revient sur Xuereb et ce dernier, posément, trompait Vizcaino d'un tir en biais du droit. C'était les prolongations inespérées dans les ultimes minutes de la rencontre...
Au cours de cette première prolongation, Chaussin, qui avait remplacé Perlin, tentait, mais sans succès, de trouver une égalisation : sur coup-franc mis dans la surface, le ballon parvient en cloche à Dib, qui, déséquilibré, s'efface pour le tir de Chaussin au point de penalty dont la frappe enroulée du droit rase le poteau gauche de Huard.
Et c'est le contraire qui se produisit sur le renvoi : un long centre de la droite pour la tête de Brisson au second poteau à mi-hauteur et c'était le 2 à 0 que personne, ni les joueurs, ni le public, n'attendait.
2ème prolongation. Toulon attaque et même si Huard est gêné dans sa sortie sur un centre fuyant, le score ne bouge toujours pas.
Puis sur un centre de N'Kouka, Flaq pousse Paganelli qui est déséquilibré : c'est le penalty peu évident. Nouvelle discussion des lensois et c'est le carton rouge cette fois pour Guillou. Onnis laisse le soin à Paganelli de tirer la pénalité. Plein axe en force, son tir est touché au passage par le gardien Huard mais finit au fond. 2 buts à 1 pour Toulon, rien n'est encore perdu, même si Huard ralentit au maximum le réengagement de la partie, sous les insultes des supporters placés derrière le filet en Delangre.
Sur la remise en jeu, nouvelle attaque de Lens sur le côté droit, toujours qualifié au nombre de buts marqués à l'extérieur, et les varois commettent une faute à la limite de la surface qui n'est pas sifflée cette fois... Vizcaino dégage dans le rond central, un Lensois loupe son contrôle et Boissier récupère le cuir. Il franchit la ligne médiane à droite et le jeu est renversé. Le Sporting par Bénédet, Onnis, Chaussin, Dib inscrit un 2ème but refusé par l'arbitre. C'est le 2ème incident à 4 minutes de la fin. Dans le stade, l'ambiance devient de plus en plus houleuse.
Jouant alors son va-tout, Toulon qui est toujours éliminé, ne laisse aucun répit à l'adversaire. Coup franc sur la droite de Paganelli, la défense de Gérard Houiller se dégage comme elle peut, Chaussin plein axe à 20 mètres récupère et glisse un missile du droit à travers une forêt de jambes qui trompe Huard sans appel. Dans le stade c'est du délire. La pelouse est envahie et l'arbitre rejoint les vestiaires sans faire reprendre le jeu.
Il y a des soirées que l'on n'oubliera pas de si tôt.
Christian Dalger : "Je crois que cette qualification est le reflet de matches de championnat que l'on a eu l'occasion de jouer jusqu'à maintenant. A savoir, malgré un sort assez défavorable, mené 2 à 0 en prolongations, on a su renverser et revenir à force de courage et d'abnégation. On a toujours cru, supporté par un public assez extraordinaire. C'est la juste récompense pour le Sporting Club de Toulon d'être qualifié pour les demi-finales. Pour nous la récréation continue et c'est tant mieux."
Jean-Claude Juan / FR3
Après une victoire héroïque (et surprenante) 1-0 à l'aller
à Bollaert, les "azur et or" sortent les épines de la rascasse au
retour en s'arc-boutant en défense durant la partie (c'était du sport la défense...).
Il ne reste plus que quelques minutes à jouer, de partout on chante "on
est en demie, on est en demie..." ... lorsque les lensois ouvrent le score
et ratent d'un souffle la qualification sur un tir détourné par Vizcaino
(89e).
Les prolongations sont tendues à l'extrême et le Sporting très fébrile ...et
coup de tonnerre au Stade Mayol, Lens marque un second but !
deux buts à remonter...
Il faut alors pour TOULON inscrire au moins deux buts sans en
encaisser pour faire match nul 2 à 2 et ainsi se qualifier pour les demi
finales. L'équipe a pris un coup sur la tête, les joueurs se
regardent, se font des gestes (Courbis remonte tout le monde). les supporteurs
sont abasourdis. La tâche paraît impossible d’autant que les locaux bien que
formidablement encouragés par le public, confondent vitesse et précision. A
deux minutes de la fin du match pourtant, Laurent PAGANELLI sur penalty réduit
la marque. 2 à 1 pour LENS.
Le public exulte, re-fumis, cornes de brume... le béton du
stade vibre : le stade BOUGE ! C'est maintenant aux lensois de faire une défense
de fer : ils sont 11 dans leur surface !
Le SCT se lance dans un football-champagne (n'importe quoi,
n'importe comment, n'importe qui !) coutumier à l'époque mais avec une grinta
et une ferveur de... toulonnais !
Courbis joue au pompier de service tout seul derrière et les
attaquants varois satellisent leur tirs, en même temps qu'ils remplissent le
port de Toulon de ballons en cuir !
Dans ce stade chauffé à blanc, la pression sur les
visiteurs et l'arbitre est énorme ! La qualification si proche...
Alors que l’on joue les 20 dernières secondes de la partie
Jean Pierre CHAUSSIN récupère la balle aux bords des 25 mètres Lensois et
d’une frappe splendide catapulte le ballon au fond des filets du gardien de
but adverse, Gaëtan HUARD. Le stade « explose », la pelouse est envahie, les
joueurs acclamés, et le Sporting se qualifie en demi finale de la Coupe de
France pour la seconde fois de son histoire. (La première fois, c’était en
1963).
L'Etna à coté n'aurait pas fait plus de bruit en explosant
! sur le terrain, les joueurs foncent comme des dingues sur le banc en
s'embrassant, les populaires envahissent le terrain, et foncent sur les joueurs
pour les saluer. Les lensois sont K.O... et l'arbitre siffle la fin.
En route pour les demies...
Sportfan & J.C.